Les 44 prévenus sont poursuivis pour les chefs d'accusation d' «adhésion à un groupe terroriste armé activant à l'étranger» Un binz qui se déroulait à l'intérieur du pays et comme à l'étranger. Le représentant du ministère public, près la cour de Boumerdès, a requis jeudi des peines allant de trois à vingt ans de prison ferme contre 44 prévenus, dont huit sont en fuite, dans une affaire d'adhésion à des groupes terroristes activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays et d'apologie d'actes terroristes. Cette information répercutée par l'APS ne semble à la limite, qu'instructive quant à la lutte implacable que mène le pays dans la lutte contre le terrorisme sous tous ses aspects. Hormis la liste exhaustive des peines prononcées par le tribunal de Boumerdès, wilaya limitrophe à celle d'Alger, contre ces prévenus, il faut savoir que pas moins d'une cinquantaine d'avocats ont plaidé dans cette affaire où l'Etat s'est constitué partie civile. L'audition des prévenus s'est achevée mercredi soir. Le tribunal criminel près la cour de Boumerdès avait auditionné ces prévenus originaires des wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou, Oran, Béjaïa et Alger, avant d'entendre jeudi plus d'une dizaine de témoins et faire place aux plaidoiries du procureur de la République, puis des avocats des prévenus. Selon les faits rapportés durant l'audience, l'affaire a été révélée le 15 novembre 2015, lorsque le père d'une jeune étudiante a signalé aux services de police de Boudouaou (W. Boumerdès) la disparition de sa fille au moment même où la disparition d'une autre femme était signalée par son époux. Une enquête a été aussitôt déclenchée par les services de sécurité pour permettre de déterminer le lieu où se trouvaient ces deux femmes. Il s'est avéré que celles-ci étaient hors du pays, plus précisément en Turquie. Elles avaient été enrôlées par des inconnus en vue de rallier l'une des organisations terroristes en Syrie, selon les griefs retenus contre elles. Les investigations ont également permis de découvrir d'autres contacts douteux ayant été établis entre un nombre de personnes impliquées dans l'affaire avec d'autres mis en cause, à leur tête le dénommé «M.Mohamed», dit «Abou Maram», qui est le «cerveau» du groupe lequel activait au sein de l'organisation terroriste «Daesh». L'enquête a abouti à l'arrestation des prévenus cités dans l'affaire. Le mis en cause «Abou Maram», qui a laissé ses quatre filles et son épouse à Alger, répudiée alors qu'elle purgeait une peine pour non-dénonciation. Cette dernière avait rejoint l'organisation terroriste de «Daesh» en Syrie en 2014 et tentait d'enrôler des Algériens sur la Toile par le biais d'intermédiaires en Algérie. Lors de leurs auditions, qui se sont déroulées mercredi et jeudi, les prévenus ont nié toutes les accusations retenues contre eux, notamment l'apologie de l'organisation terroriste «Daesh» sur les réseaux sociaux, la diffusion de photos et tracts subversifs, l'établissement de contacts avec des suspects pour les besoins d'enrôlement, recrutement au sein de l'organisation terroriste «Daesh», ou encore réception de fonds de la part de la «Daesh» par le biais d'intermédiaires en Algérie. Les 44 prévenus sont poursuivis pour les chefs d'accusation d' «adhésion à un groupe terroriste armé activant à l'étranger», «tentative d'adhésion à un groupe terroriste armé activant à l'étranger», «apologie, encouragement et financement d'actes terroristes et de saccage», «apologie à travers la diffusion de brochures et imprimés», «possession d'armes de 4ème catégorie sans autorisation», «dissimulation des éléments matériels du crime» et enfin pour «non-dénonciation». Le représentant du ministère public a requis une peine de 20 ans de prison ferme contre 12 mis en cause, une peine de 10 ans de prison ferme contre 18 autres accusés, une peine de cinq ans d'emprisonnement contre cinq autres prévenus, une peine de trois ans d'emprisonnement contre un autre accusé, ainsi que des amendes. Ce que semble «ignorer», ou du moins «enrober» derrière un voile, est le «Djihad ennikah» que s'apprêtaient à organiser ces individus en Syrie par le recrutement d'Algériennes ignorant sans doute le sort qui leur était réservé.