Cette rencontre a permis de faire l'état des lieux et de dégager des propositions. Sous le patronage du président de la République, l'Association «SOS 3e âge en détresse Ihcène» a organisé, hier, à l'hôtel Sofitel à Alger une journée d'étude sur la situation des personnes âgées défavorisées en Algérie. Cette rencontre à laquelle ont participé des spécialistes dont des psychiatres, des sociologues et des juristes - et à laquelle aussi se sont abstenus, du côté officiel, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, ainsi que le représentant du président de la République, a permis, note la présidente d'Ihcène, de faire l'état des lieux et de dégager les propositions susceptibles de prendre en charge cette catégorie de la société. Mme Chikhi a, dans son intervention, mis l'accent sur les efforts entrepris par son association depuis la création de celle-ci en 1999, et dont le but est d'élaborer un statut ou plutôt une charte qui «consacrerait et protégerait les droits des personnes laissées pour compte». «La problématique du 3e âge nécessite une approche globale et des solutions profondes», a-t-elle soutenu. De son côté, le sociologue Salim Oulmane, a, lui, mis en évidence les répercussions socio-économiques dues, estime-t-il, à la politique économique et particulièrement l'ajustement structurel 1992-98 sur les personnes âgées. Citant les chiffres du Forum économique européen, M.Oulmane, a affirmé que le taux de pauvreté en Algérie a atteint en 2004, 17.6 % de la population, 9.3 % des Algériens meurent avant l'âge de 40 ans selon lui. Les «vieux» sont évidemment les personnes les plus touchées par cette situation survenue en raison également de l'absence de politique sociale dans le gouvernement. Le sociologue a, par ailleurs, critiqué les conditions dans lesquelles évoluent les 2000 personnes âgées en difficulté à travers les 24 centres d'accueil répertoriés sur le territoire national. Ces structures, poursuit l'orateur, manquent sensiblement de moyens et ne permettent pas, par voie de conséquence, une réelle prise en charge. Il a proposé pour ce faire, la création d'un fonds de solidarité destiné exclusivement à cette catégorie. Le professeur Ridouh, psychiatre est, quant à lui, revenu sur la nécessité de réfléchir sur une nouvelle approche de prise en charge notamment sur le plan de la thérapie psychiatrique pour faire du 3e millénaire celui du traitement particulier des personnes âgées.Car l'Algérie n'a, jusqu'ici, aucune politique ayant pour objectif d'intégrer cette couche dans le fonctionnement social. Les hôpitaux psychiatriques algériens travaillent dans des conditions délétères et il est temps, suggère-t-il, de revoir cette question. M.Ali Haroun, en parfait juriste, a indiqué que le dispositif juridique protégeant le 3e âge reste assez timide pour ne pas dire, au bout du compte, ambigu. Hormis la Constitution dans ses articles 55-59-65, le code de la santé de 1985 et quelques articles mentionnés dans le code pénal, la législation en cours évolue en deçà de la réalité.