en l'absence d'un agrément, toute action de protestation syndicale est strictement interdite. Le conflit qui oppose les syndicats autonomes non encore agréés au ministère du Travail et de la Sécurité sociale concernant le sujet de leurs agréments ne semble pas vouloir trouver son épilogue. La preuve en est que, lors de sa sortie médiatique à Arzew le samedi dernier, M.Louh a déclaré que «son département ministériel reconnaît les seuls syndicats agréés activant conformément à la réglementation en vigueur et aux lois du pays». Cette déclaration qui n'est cependant pas la première du genre ne peut qu'aggraver cette situation de crise du moment que le premier responsable de ce département n'a aucune intention de revoir les dossiers de demande d'agrément déposés depuis longtemps par ces syndicats autonomes. Pourtant, et à en croire le CLA et le Cnapest, ce même département leur a exigé de revoir et compléter leurs dossiers de demande d'agrément après avoir émis des réserves les concernant et ce, dans l'otique de régulariser leur situation. Ces deux syndicats ont, conformément à cette demande et selon leurs dires, «levé toutes les réserves concernant leur dossiers». Seulement et contrairement aux assurances du département de Louh, ces syndicats n'ont jamais pu obtenir ce précieux document. Il est certes difficile de croire que les pouvoirs publics vont reconnaître assez facilement les syndicats qui ont semé maintes fois le trouble dans différents secteurs. De toutes façons le ministère du Travail a déjà affiché la couleur en déclarant à plusieurs occasions que «désormais, toute organisation syndicale qui se voit dans la peau d'une victime n'a de choix qu'à saisir la justice». De leur côté et en guise de riposte à toutes ces déclarations, les syndicats, qui visiblement ne veulent toujours pas lâcher prise, décident de poursuivre leur lutte jusqu'à obtention de gain de cause, notamment en envoyant des lettres à titre personnel à ce département ministériel «pour prouver notre représentativité dans ce milieu», dira un représentant du Cnapest et d'ajouter «l'on ne comprend toujours pas pourquoi le ministère refuse de nous délivrer le récépissé d'enregistrement qui nous permettra d'activer dans le cadre des lois de la République». Il faut dire qu'en l'absence d'un agrément, toute action de protestation syndicale est strictement interdite. D'ailleurs, plusieurs syndicats autonomes non encore agréés, qui ont entrepris des actions dans ce sens, ont subi des sanctions de la part des pouvoirs publics qui se sont traduites notamment par des plaintes auprès des tribunaux. La dernière action en date qui a été réprimée par les pouvoirs publics remonte à jeudi dernier lorsque le Cnapest s'apprêtait a tenir son conseil national. Ce dernier a été empêché par les forces de l'ordre d'accéder au siège de l'Association des sourds et muets pour tenir, comme prévu, son conseil. Ne pouvant supporter cette «humiliation», le Cnapest a décidé d'organiser, aujourd'hui, une journée de protestation et de solidarité nationale pour dénoncer ces actions de répression et exprimer sa solidarité avec les sept enseignants affiliés à ce syndicat qui ont reçu une troisième convocation de la justice, faut-il le rappeler.