Ça chauffe à El Hadjar En plein contexte politique défavorable à la stabilisation ouvrière, le complexe sidérurgique s'engage dans un tunnel au bout incertain. La tension semble s'installer au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar/Annaba, de par l'agitation qui commence à pointer du nez. Hier matin, plus de 2000 sidérurgistes ont manifesté un mécontentement inquiétant, quant à la situation de l'usine, qui n'est toujours pas productive, apprend-on de source interne à l'usine. Usant de propos accusateurs, envers les responsables du complexe, les sidérurgistes ont mis en avant leur situation socioprofessionnelle. «On en a marre d'attendre que les choses s'améliorent, alors que la situation ne redeviendra jamais comme auparavant» nous dira M.GH., un sidérurgiste, tout en déplorant l'indifférence de la tutelle de leur secteur. «Même si on perçoit nos salaires, il n'en demeure pas moins que la situation reste toujours insoutenable, lorsqu'on sait que le poumon du complexe d'El Hadjar, le FH2 en l'occurrence, est toujours paralysé», a rapporté un autre sidérurgiste de la PMA. Selon nos interlocuteurs et des centaines d'autres, la remise en service du FH2 est le plus grand mensonge jamais proféré à Abdelmalek Sellal», ont rétorqué les travailleurs. Par ailleurs et selon d'autres sources, l'origine de cette tension tient aux promesses des responsables d'Imettal/Annaba et Sider quant au recrutement de quelque 300 employés. Des promesses qui ont selon les mêmes sources embrasé la situation. «Comment peuvent-ils annoncer un recrutement, au moment où le complexe est dans une situation comateuse. Pis encore, comment osent-ils avancer des perspectives de production pour la fin du mois de mars, alors que le mois d'avril tire à sa fin et rien n'a, jusqu'à ce jour été produit», a fait savoir notre source. Dans ce sens, il convient de rappeler que les deux responsables respectifs, Bediar et Mohamed Yazid Touati, ce dernier qui avait, rappelons-le, lors, d'un point de presse organisé quelques jours avant la visite du Premier ministre, en vue de donner le coup d'envoi d'une entité agonisante font aujourd'hui, l'objet de reproches quant à la situation prévalant au sein de l'usine. «Ils auraient dû affranchir la tutelle de l'état du complexe. Mieux encore, avec leur silence ils ont cautionné le bricolage, qui a saigné le Trésor public à hauteur de plus de 720 millions de dollars. Sans oublier les 50 milliards de centimes/mois, retirés des caisses de l'Etat pour payer la masse ouvrière. Cette dernière, aujourd'hui blasée par les promesses mensongères, mais surtout convaincue que les jours du complexe sidérurgique sont comptés, surtout que l'Etat a annoncé l'entrée en production du complexe de Bellara à Jenjen. En effet, si tel est le cas, pour ne pas dire le devenir de ce fleuron de l'industrie, pourquoi promettre un recrutement qui n'aura jamais lieu, Pourquoi inciter des jeunes à se taillader les veines, pour revendiquer un poste d'emploi, alors que plus de 5000 sidérurgistes sont au chômage technique. En effet, au moment de la mise sous presse, plus de 150 jeunes ont investi l'entrée principale de l'usine et menacent d'un suicide collectif au cas où ils ne seraient pas retenus parmi les 300 postes promis par les responsables du secteur, avons-nous constaté sur les lieux. Les chauleurs ont planté des tentes à proximité du complexe et sont décidés à mener à bout leur mouvement. Au sein de ce climat de tension, la taille de l'enjeu est de mise, considérant les facteurs pouvant enflammer la situation à n'importe quel moment.