Même les passages protégés ne sont pas sûrs... A l'incivisme flagrant du dépôt d'ordures n'importe où, s'ajoute l'incompétence des pouvoirs locaux. Que reste-t-il des trottoirs à Alger? Peu de choses serions-nous tentés d'affirmer. En effet, en plus des ordures ménagères qui jonchent abjectement les trottoirs, le stationnement des voitures sur ces espaces-piétons par excellence, a pris le relais des «bateaux» aménagés n'importe comment sans respect aucun des réglementations en la matière, devant les portes d'habitation et de magasins improvisés en garages en pleine ville. Le quidam-piéton est obligé d'entreprendre un véritable slalom pédestre entre les voitures stationnées sur le trottoir et celles qui roulent sur la chaussée. Souvent, il «grimpe» sur un monticule d'une hauteur gênante bâti pour permettre d'accéder facilement en roulant au garage d'un propriétaire. Il doit parfois marcher dessus en équilibre en position penchée vers la chaussée. Tant pis! Le citoyen jeune en bonne santé ne craint rien dans cette position pour le moins incommodante, mais que dire alors d'une personne âgée, malade peut-être, un infirme ou un handicapé, une femme enceinte...? C'est pénible, trop pénible un point c'est tout! Les pouvoirs publics locaux devraient intervenir, avec force et détermination, pour faire cesser ces abus manifestes contre le citoyen piéton. Des enlèvements «sine die» des véhicules dans cette position, devraient être exécutés par les agents de sécurité publique et envoyer ces engins récalcitrants à la fourrière avec une pénalité spéciale et lourde pour dissuader les futurs contrevenants. Certes, le stationnement est devenu un calvaire pour les automobilistes. Ceux-ci peuvent, s'ils le veulent bien, laisser leur véhicule aux abords du centre-ville devant une station de métro qui dessert désormais l'axe principal de la capitale. Mais et la «frime» de conduire une limousine en ville, le bras en «bandoulière» par-dessus la portière et le regard se baladant sur les trottoirs et les badauds à la recherche d'une «proie», c'est-à-dire une dame qui voudrait bien grimper dans leur jouet...Que deviendrait donc cette frime qui habite tout «pilote» de ces engins qui circulent en ville? Ceci sans parler des arrêts intempestifs en deuxième position, voire même en troisième, des automobilistes pour s'autoriser un «saut» chez le buraliste du coin ou pour faire la bise à un parent qui passait par là... Les exemples insolites et quelque part farfelus ne manquent pas, comme cette «vraie anecdote» d'un automobiliste qui faisait son marché sans jamais descendre de voiture, tout en commandant un kilo de pommes par-ci, une livre de carottes par là...que le vendeur dépose simplement dans la malle ou à travers la portière arrière comme ils le font d'habitude avec lui! Et cette autre qui met en scène un automobiliste, un «parkingueur» et un marchand de fruits saisonniers qui se disputaient âprement une place sur un espace exclusivement piétonnier que le citoyen pédestre avait déserté pour laisser place aux belligérants de cette étendue qui lui est légalement réservée. Point de policier à l'horizon pour mettre fin à cette bagarre qui aurait pu mal finir pour l'un ou l'autre...Tout un chacun parmi nous a été témoin de scènes aussi cocasses les unes que les autres, ce qui frise vraiment le folklore dans les rues de la capitale. S'esclaffant devant cette scène, un citoyen s'est laissé dire: «C'est ça l'ambiance dans la ville!». Beaucoup de situations ont été décryptées par les citoyens interrogés sur site. Une femme, d'un certain âge indignée par ces attitudes malencontreuses, vociférait par souvenir contre ces automobilistes dont le pare-choc d'une voiture stationnée sur le trottoir lui a déchiré un manteau «de valeur» disait-elle. Que dire aussi, de ce sexagénaire qui a failli être happé par une voiture alors qu'il perdait l'équilibre vers la chaussée en essayant de se frayer un passage parmi ces voitures rangées sauvagement sur le trottoir par des automobilistes, pour le moins qu'on puisse dire, indélicats à plusieurs titres. Les cas les plus dangereux vécus sont, selon de nombreux témoins abordés, le «plaquage» d'un piéton par une voiture en mouvement contre une autre en «stationnement» sur le trottoir et débordant dangereusement sur la chaussée, obstruant ainsi le passage d'un piéton contraint de déverser dangereusement ses pas sur la chaussée. L'autre cas souvent dénoncé avec force, est la livraison de marchandises à n'importe quel moment de la journée avec les déboires, que l'on sait causés: stationnement sur les trottoirs. A notre avis, les autorités devraient interdire strictement ces façons de faire qui nuisent fortement au quotidien des citoyens et aux automobilistes en circulation! Malgré l'interdiction d'importation de voitures et leurs limites d'importation de véhicules par les concessionnaires de voitures de marques étrangères, le parc automobile national, dans les grandes villes en particulier, et les campagnes ne cesse de croître notamment dans la capitale qui étouffe au risque de connaître le calvaire vécu par certaines grandes villes de par le monde, notamment en Asie. Conçue... jadis pour un nombre fort restreint d'automobilistes et d'habitants, Alger, de par sa conception et sa construction sur un terrain surélevé, n'a pu s'adapter au flot de voitures qui a envahi tous ses espaces vitaux. C'est une ville au bord de l'asphyxie et de l'explosion. Il est regrettable que le covoiturage ne soit point connu ni usité en Algérie. Imaginez! Deux ou trois voisins ou collègues, habitant la même cité ou agglomération, travaillant dans la même direction et utilisant chacun sa propre voiture, ou encore pire, deux étudiants, frère et soeur, fréquentant la même université et utilisant deux voitures...Les cas pareils sont légion hélas! pour venir perturber considérablement le trafic à Alger comme dans les grandes villes du pays. A tout ce constat affligeant, viennent s'ajouter les continuels travaux entrepris sur ces précieux espaces piétonniers. Après le passage des services des eaux, arrivent ceux du gaz et de l'électricité qui sont suivis par ceux du téléphone. Il faut dire que ceux-ci ont été précédés par ces travaux de voirie qui n'arrêtent pas de «refaire» les trottoirs jusqu'à en faire des chemins «ruraux», notamment durant la période précédant une élection quelconque et surtout en fin de mandat des élus qui ne pensent qu'à «liquider» les crédits alloués...pour pouvoir demander plus lors du prochain mandat! Où allons-nous donc comme ça? Où sont les représentants des autorités locales de régulation? Que faire des immondices qui revêtent nos belles artères et avenues? Devrions-nous attendre une catastrophe «écologique» comme celle qui vient d'endeuiller de 28 morts la ville de Colombo au Sri Lanka suite à un éboulement d'une décharge sauvage? Beaucoup de questions et trop peu de réponses...sur le terrain, encore une fois hélas!