A la cour de Blida, on semble prêt à un profond changement d'ère et à permettre aux magistrats de respirer un autre air, celui d'une justice transparente. Youcef Boukhersa, le frais président du tribunal de Koléa (cour de Blida), a tiré un coup de semonce, ce lundi, en décidant le mandat de dépôt à l'audience juste après que la percutante avocate de l'entreprise victime d'émission de chèques sans provision, eut réclamé de lourds dommages et intérêts, outre le montant de soixante-sept millions de centimes. Elle a dit en substance: «Cet inculpé est de mauvaise foi. Après s'être engagé à rembourser par petites tranches, ce qu'avait accepté la société victime, voilà que ce jour et à la barre, M. le président, il vous sort cette histoire de chèque volé», avait chantonné, Mme Zohra Aouadi Boubrik qui a été surprise par la décision du juge. Cependant, ce qu'ignore le défenseur, c'est qu'un séisme avait atteint les magistrats dudit tribunal lorsqu'un inculpé d'émission de chèques sans provision d'un montant de, tenez-vous bien, onze milliards de centimes, avait été mis sous contrôle judiciaire. Seulement, aux yeux de la victime, laquelle avait confectionné un dossier, frappé à la porte du ministre de la Justice, rendu visite à l'Inspection générale, on avait estimé que la décision de mettre sous contrôle judiciaire l'inculpé d'escroquerie, comme molle, indulgente, allant jusqu'à la limite des «on dit que», «que tel magistrat avait trempé dans de ...», que le PR était tenu en «otage» par des forces occultes, etc. Le petit mouvement opéré à Koléa semble avoir été accompagné d'un sérieux avertissement à tous les magistrats de toutes les cours, car l'affaire dite de «Koléa» a touché au plus profond des tripes nos jeunes magistrats qui font preuve, depuis près d'un mois, de vigilance. Au parquet général, on chuchote que Hadj Hamid Sahel et Seddik Touati, les deux chefs de cour, ont tapé du poing sur la table. Du côté de la tutelle, sur les hauteurs d'El Biar, on s'attend même à d'autres sanctions visant même l'ex-chef de la cour de Blida dont on dit que des dossiers ont été ouverts en vue de donner un coup de pied dans la fourmilière, faire le vide, mettre exit les indélicats, faire payer les errements des uns et des autres pour les dénis de justice commis à l'encontre des agriculteurs de la Mitidja, victimes de véritables opérations de banditisme au nom de la loi, cette même loi qui doit abattre celle du silence qui a longtemps tenaillé de grands magistrats soucieux de leurs petites carrières car, il fut un temps où l'adage local était qu'un magistrat qui se respecte, ça se met à plat ventre, fermer sa g... ou être descendu du piédestal de l'honneur, du courage et de la résistance. Bon courage au nouveau chef du tribunal de Koléa qui a du pain sur la planche et une fournée fournie de dossiers sensibles.