Un événement en éclipse un autre, c'est le rythme normal du fonctionnement d'un pays, le cours des choses qui fait bouger les choses plutôt dans le bon sens. Les résultats des élections connus, les analystes ont souligné la percée des partis politiques de la mouvance islamiste et le net recul des démocrates. Cette semaine l'événement aura lieu du côté de la Safex et sera économique avec la Foire internationale algérienne, la FIA qui intervient juste après les élections pour les législatives du 4 mai. La Russie puissance politique et économique est l'invité d'honneur de la FIA. Les entreprises algériennes et étrangères exposent leurs savoir-faire. La campagne électorale n'a pas misé sur le thème économique. Les partis ont estimé à tort qu'il n'est pas porteur et que cela n'intéresse pas les Algériens. Autre mauvaise vision de la gestion et de la politique. Comment en effet vouloir prétendre à diriger le pays sans proposer des solutions à la dépendance des hydrocarbures? Diversifier l'économie, combien de fois avions-nous entendu cette recommandation salutaire. Dans le domaine de l'agroalimentaire, force est de constater que l'Algérie possède un nombre important d'entreprises qui ont réduit considérablement les importations et amélioré pourtant les résultats de la balance économique. Idem pour l'agriculture: au sud du pays nous sommes en train d'enregistrer de belles performances; sans un circuit de distribution défaillant et sans la mainmise des spéculateurs, les légumes et les fruits auraient été présents dans nos marchés à bon prix. L'Algérie ne peut plus se permettre de dépendre des hydrocarbures. C'est dangereux et périlleux à la fois dans la mesure où le prix du baril de pétrole dépend de plusieurs paramètres que les pays producteurs de pétrole ne maîtrisent pas. C'est la loi du marché qui décide de tout et qui a le monopole du prix. Les leaders des partis politiques consacreront-ils une partie de leur agenda à la FIA? c'est peu évident car ils n'ont pas l'habitude de s'y rendre. Avons-nous des experts économiques dans les partis politiques? A part le RND qui en a un en la personne de Abdelkrim Harchaoui, le terrain est laissé libre au professeur d'économie, Ahmed Benbitour, champion de la critique et des analyses qu'il dit pointues, mais qui, en définitive, ne propose rien. La presse aussi ne consacre pas beaucoup d'espace à l'économie. Des suppléments économiques sont proposés soit un jour par semaine et puis c'est tout. Des thématiques où des analystes décortiquent la situation économique de l'Algérie. L'économie est orpheline et personne ne semble vouloir lui venir en aide en dépit des appels à un sursaut. L'import-import continue à sévir et les agréments d'importation sont livrés au compte-gouttes à l'heure de l'austérité. Le Parlement va coûter cher à la collectivité, mais il est nécessaire à la façade démocratique. Les chaînes de télévision, elles non plus n'ont pas de spécialistes. Donc pas de débat ni émission importante pour ce créneau qui, d'ailleurs, occupe une bonne place. Il se trouve dans ce contexte unique des gens qui osent affirmer que les richesses en hydrocarbures de l'Algérie sont une malédiction pour le pays. Nous les invitons uniquement à penser une minute ce qu'aurait été le pays sans cette manne financière. C'est dans l'ordre de l'inimaginable.