img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170514-21.jpg" alt=""L'opposition doit repenser une autre démarche"" / «Le 4 mai 2017, près des trois quarts des électeurs ont fait savoir au régime en place qu'il a échoué sur toute la ligne...» A la lumière de la nouvelle situation politique induite par le scrutin des législatives du 4 mai, l'opposition devra construire une nouvelle démarche politique, en tirant des enseignements découlant de ce scrutin. En réponse à une question sur le sort de l'opposition après le scrutin des législatives, le président de Talaie El-Houriyet qui s'exprimait dans une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion de son bureau politique que maintenant «il s'agit d'engager des discussions politiques bilatérales, ou multilatérales pour mûrir une nouvelle formule de lutte pour imposer une transition démocratique progressive, en faisant le point, un constat, en tirant les enseignements qu'il faut autour des résultats et des conditions du déroulement de cette élection». Dans son analyse Benflis a relevé «le 4 mai 2017, près des trois quarts des électeurs ont fait savoir au régime politique en place qu'il a échoué sur toute la ligne et qu'ils le tenaient pour le premier responsable de la situation désastreuse dans laquelle se trouve notre pays politiquement, économiquement et socialement». «Les électeurs algériens ont administré une leçon retentissante de maturité politique au régime politique en place ainsi qu'à l'ensemble de la classe politique algérienne», est-il relevé. «Le régime a voulu un simulacre de compétition électorale, une parodie de scrutin et des élections taillées à la mesure de ses desseins étriqués, il a eu gain de cause, mais il n'a pas eu ce qui comptait le plus pour lui: que le peuple algérien joue les faire- valoir et accepte de lui servir de faux témoin, d'alibi et de caution», a-t-il fait remarquer. Tout cela s'est exprimé à travers des chiffres accablants, affligeants et honteux, dit-il. «Près des trois quarts de l'électorat ne se sont sentis concernés ni de près ni de loin par ce scrutin...». «L'abstention des trois quarts de l'électorat, c'est un coup de tonnerre dans le ciel déjà si lourd de notre pays», a-t-il noté. Il est revenu sur la revalidation par le Conseil constitutionnel de plus de 350.000 bulletins nuls, arrêtant ainsi le nombre de bulletins nuls à plus de 1750.000, alors que le ministère de l'Intérieur en a compté plus de 2,1 millions. A ce propos, il s'est demandé «comment une si grosse erreur a-t-elle pu échapper à la vigilance des services du ministère de l'Intérieur? Et quel usage a-t-il été fait de ce nombre considérable de voix qui ont été revalidées sans que les résultats globaux du scrutin n'en aient été affectés de quelque manière que ce soit? Par quel miracle, tout ce grand nombre de voix a-t-il été revalidé sans qu'absolument rien ne soit modifié dans la distribution des sièges?». Pas moins de 60 partis et listes indépendantes seront représentés au sein de la future assemblée dont 46 avec un ou deux représentants, qualifiés de «chiffres uniques dans l'histoire parlementaire de la planète, dignes d'être immortalisés dans le Guinness des records». Au vu de l'ensemble de ces chiffres, il apparaît, clairement, commente-t-il qu' «une échéance électorale déjà futile et dérisoire a viré à la tragi- comédie...». «D'où viendra donc la légitimité même douteuse de la future instance législative? Sur quelle base pourra-t-elle prétendre à la représentativité?» s'est-il interrogé. Avant de dire que «la politique irresponsable de distribution politico- administrative de quotas électoraux conçue comme instrument de récompense des allégeances et des clientèles et de sanction des insoumissions et des désobéissances est responsable de cette situation calamiteuse». S'agissant de l'instance de surveillance des élections, «elle mérite plus la compassion que l'incrimination(...), dépassée qu'elle a été par les enjeux et par les évènements depuis qu'elle a vu le jour».