Partira? partira pas? Il est finalement parti. Et sur la pointe des pieds. Mohamed Bouricha n'a pas eu, donc, raison des rumeurs qui circulaient, depuis quelques jours, sur son «imminent» départ. Il a officiellement démissionné de son poste de wali de Blida. L'information a été révélée hier, par l'APS citant un communiqué du ministère de l'Intérieur où il a été mentionné l'acceptation par le département de Zerhouni de la démission du désormais ex-wali, connu pour être un proche du président de la République. L'intérim a été confié, selon la même source, au secrétaire général qui se chargera, théoriquement, de la gestion de la wilaya jusqu'à la nomination, dans les prochains jours, d'un nouveau responsable. C'est ainsi que s'achève un feuilleton qui a, des semaines durant, défrayé la chronique et qui a, surtout, mis a nu la vulnérabilité des institutions de l'Etat tant ont été fracassantes les révélations sur la gestion «mafieuse» des deniers publics, notamment par les collectivités locales. M.Bouricha, dit-on, depuis l'éclatement de l'affaire sur la scène publique, subit des pressions accrues de la part de la présidence de la République qui aurait dépêché, au même titre que le ministère de l'Intérieur, une commission d'enquête pour faire «toute» la lumière sur cette affaire. M.Bouricha avait, rappelle-t-on, suspendu le président de l'APC de Blida suite au refus de ce dernier de s'acquitter des factures jugées «excessives» et «gonflées» destinées à l'achat, à la veille de l'Aïd, d'effets vestimentaires pour les démunis. La facture a été globalement estimée, dit-on, à quatre milliards de centimes. Des paires de chaussures de moins de 1000 DA ont été facturées entre 4000 et 5000 DA alors que les ensembles pour enfant ont été achetés au prix exorbitant de 8000 DA, très loin de leur coût sur le marché, lequel ne dépasse les 2000 DA. Accusé, le maire de Blida renvoie, à son tour, l'accusation à M.Bouricha en laissant entendre que celui-ci aurait exercé des pressions sur lui pour l'acquittement de ces «surfactures». Le «puissant» wali de Blida a immédiatement réagi en procédant d'abord à la suspension du P/APC. Une situation inédite dans les anales de l'administration laquelle a conduit au blocage de la mairie. Dans ce cafouillage médiatico-administratif, la justice n'a pas été en reste. Une enquête a été aussitôt ouverte afin de mettre tout l'éclairage sur ce scandale «suite à des informations qui nous sont parvenues» avait indiqué, lundi 25 avril, le procureur général de la cour de Blida, au cours d'une rencontre avec la presse locale. Depuis, les langues se sont déliées sur la démission de M.Bouricha qui, dit-on, a été contraint de jeter l'éponge.