Malgré les moyens humains et matériels disponibles pour la prise en charge de cette catégorie de population, l'infrastructure n'a reçu aucun patient depuis son ouverture. L'Association Tujya a organisé samedi dernier une journée de sensibilisation et d'information sur la lutte contre les conduites additives. La manifestation, qui s'est tenue au niveau du Musée du moudjahid de la ville de Tizi Ouzou se voulait, selon les organisateurs, un portail sur les voies et les moyens à mettre en oeuvre pour prévenir et accompagner les personnes atteintes. Hier donc, l'objectif était d'arrimer cette structure qui est la première en Algérie à la réalité du terrain. Un domaine où la drogue et les diverses formes d'addictions font des ravages. Aussi, les organisateurs se sont donc fixés l'objectif de définir l'ampleur du problème de la toxicomanie ainsi que les facteurs de risque modifiables. Les répercussions du fléau sur l'individu et la société pour établir la liste des moyens disponibles pour la prévention et la protection de la population ciblent sa prise en charge. C'est justement sur ce dernier sujet que la journée vient à point nommé car la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié, il y a près d'une année, d'un centre de désintoxication. L'infrastructure sise au niveau du CHU Mohamed-Nédir peine à remplir sa tâche car le tissu associatif n'est pas près de jouer son rôle. Les organisateurs affirmaient que les actions de sensibilisation viseront en priorité les associations des parents d'élèves, les différentes structures de l'Education nationale, les mouvements associatifs divers ainsi que les étudiants. Des couches sociales touchées par le fléau de la drogue et qui n'ont pas les moyens de se défendre. La situation éclaire largement l'importance du centre de désintoxication dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou. C'est l'un des 10 centres inscrits sur tout le territoire national. Mais hélas, malgré les moyens humains et matériels disponibles pour la prise en charge de cette catégorie, l'infrastructure n'a reçu aucun patient depuis son ouverture, il y a près d'une année. Pourtant, tous les indicateurs sont au rouge en matière de toxicomanie. Des études montrent chaque jour que ce fléau est en train de déstructurer la cellule familiale, les villages et les quartiers. Après la rue, le quartier, la drogue s'est infiltrée dans les cours d'écoles de tous les paliers de l'Education nationale. L'avancée irréversible de la drogue a par ailleurs été confirmée par une étude menée par des chercheurs du CHU Mohamed-Nédir qui ont établi que 10% des étudiants touchent à la drogue. L'étude a sonné comme une alerte. C'est pourquoi les pouvoirs publics ont mis tous les moyens nécessaires pour la lutte contre ce phénomène. Des moyens de sensibilisations jusqu'aux infrastructures de prise en charge et de prévention ont été mobilisés. Mais, toute cette armada de moyens est encore immobilisée à cause de la faiblesse du tissu associatif. En effet, le centre de désintoxication est une chance que n'ont pas d'autres pays ravagés par la drogue. Enfin, notons que l'Association Tujya est très présente sur le terrain. La lutte contre les fléaux sociaux est son domaine d'intervention par excellence. Toutefois, une hirondelle ne fait pas le printemps, d'où la nécessité de tisser un réseau associatif dense afin de faire fonctionner le centre de désintoxication. Pour le moment, l'infrastructure reste vacante comme si la toxicomanie n'existait pas dans notre société. Cette paralysie face au fléau est un indicateur qui renseigne sur le fait que la société manque d'arguments pour se défendre. Aujourd'hui, la priorité est de créer un mouvement associatif dynamique capable de canaliser les efforts de l'Etat et de la société pour le même objectif.