l'écrivain karim younès «J'ai décidé de consacrer le premier livre de cette série au grand militant de la cause nationale, Arezki Aït Ouazou.» L'écrivain Karim Younès a dédicacé son tout nouveau livre «Les éperons de la conquête ou l'impossible oubli» à la librairie Cheikh de Tizi Ouzou, samedi dernier. L'ancien président de l'Assemblée populaire nationale a eu droit à de nombreuses surprises lors de cette rencontre autour de son livre. L'une d'elles a été sans doute la venue du grand chanteur et compositeur Kamel Hamadi. Ce dernier a tenu à être présent à cette séance de vente-dédicace. En quelques minutes, Kamel Hamadi a même ravi, en quelque sorte, la vedette à Karim Younès, lequel n'a pas caché son bonheur d'avoir été honoré par la présence de cette icône de la chanson algérienne d'expression kabyle. De nombreux autres lecteurs ayant déjà eu à lire les premiers livres publiés par Karim Younès, sont venus se faire dédicacer le tout nouveau-né de l'ancien ministre de la Formation professionnelle. Le maire de Tizi Ouzou, Ouahab Ait Menguellet, qui a fait l'événement, à Tizi Ouzou, la fin de la semaine dernière, en démissionnant du RCD, a marqué aussi de sa présence cette séance de vente-dédicace ainsi que bon nombre de personnalités politiques locales dont des anciens députés, mais aussi des hommes de culture à l'instar de Ali Sayad. Après que les premiers lecteurs eurent été «servis» par Karim Younès, ce dernier s'est alors confié à la presse locale ainsi qu'aux représentants de la presse nationale. D'abord, aux questions des journalistes: «Peut-on vous poser des questions sur l'actualité politique?» Et comme il fallait s'y attendre, avec la diplomatie qui est la sienne, Karim Younès a répliqué qu'il était là en tant qu'écrivain. Donc, toutes les questions sur son livre et sur la culture sont les bienvenues. C'est sa manière de faire de la politique autrement, a-t-il tenu à rappeler. Karim Younès explique alors que son nouveau livre: «Les éperons de la conquête...ou l'impossible oubli» parle également de l'Histoire de l'Algérie, à l'instar de tous ses livres. Et il s'agit, confie encore l'auteur, du dernier livre dans cette série consacrée à l'histoire de l'Algérie. «Je vais écrire autre chose à partir de maintenant, mais c'est toujours dans le registre de l'Histoire de notre pays», a confié l'invité de Tizi Ouzou. «Mon voeu, c'est d'écrire sur les militants nationalistes qui ont joué un grand rôle pour la libération de notre pays du joug colonial. Certains héros de la Révolution nationale ont eu droit à plusieurs livres, d'autres, on n'en parle pas. C'est une injustice. Alors, j'ai décidé de consacrer le premier livre de cette série au grand militant de la cause nationale, Arezki Aït Ouazou, originaire de Aïn El Hammam. C'est un acteur décisif de la guerre de Libération nationale. Quand je discute avec lui, il me parle souvent des autres militants nationalistes, mais jamais de lui. Je lui ai alors fait la promesse d'écrire sur ceux dont on ne parle jamais ou très peu», confie Karim Younès. Concernant cette passion d'écrire sur l'Histoire, Karim Younès a répondu aux journalistes de Tizi Ouzou qu'il ne faisait pas de l'écriture de l'Histoire un métier: «Mon intrusion dans le passé est motivée par une passion citoyenne que je souhaite faire partager à mes compatriotes. Mes livres sont tout simplement la traduction d'une réflexion sur le passé, le présent et l'avenir de notre pays, une recherche de notre identité, parce que dans le fond, l'Histoire de l'Algérie en est réduite à l'histoire officielle tronquée d'une grande partie de sa véritable identité». Quant à son nouveau livre, notre interlocuteur précise qu'il porte sur la conquête française de 1830 et ses conséquences. Cet ouvrage est la suite chronologique des quatre précédents livres du même auteur. L'ensemble de cette oeuvre représente une remontée vers les origines de l'Algérie et de son histoire. Au sujet de la question inhérente au devoir de repentance, Karim Younès a précisé que le devoir de mémoire s'impose à nous: «Les âmes de nos compatriotes ne seront apaisées que lorsque nos chercheurs auront, avec rigueur et sérénité, mais sans compromission aucune, mis à nu cette vérité historique et que celle-ci soit enseignée dans les livres d'histoire de tous les pays épris de justice. Ce qui importe pour notre pays, c'est que pas un seul détail de son histoire ne soit occulté», ajoute l'écrivain. Karim Younès a conclu son intervention devant les journalistes présents à la librairie Cheikh de Tizi Ouzou en rappelant que la lutte contre le colonialisme est passée par un mouvement de libération appelant le peuple algérien à combattre une puissance dominatrice: la France est rentrée par les armes, elle est sortie par les armes.