Un autobus copte a fait l'objet d'un attentat de Daesh Des hommes masqués ont ainsi mitraillé «à l'arme automatique» l' autobus qui transportait les membres de la communauté chrétienne au monastère de Saint-Samuel, situé à plus de 200 km au sud de la capitale, faisant 26 morts et une trentaine de blessés plus ou moins graves. Un nouvel attentat contre les Coptes en Egypte vient d'être commis vraisemblablement par le groupe autoproclamé Etat islamique qui confirme sa nouvelle stratégie. Mis en déroute en Irak et en Syrie, les terroristes de Daesh cherchent à se redéployer ailleurs et leur cible est clairement affirmée. Au moins 26 personnes de confession chrétienne ont été tuées hier par des hommes armés et masqués qui ont attaqué leur bus en route pour un pèlerinage dans un monastère copte. L' attaque est intervenue dans la province de Minya, prouvant que la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique mène, depuis plusieurs mois maintenant, une campagne meurtrière contre la minorité copte en Egypte qui compte quelque 10% des 90 millions d'habitants dans ce pays. Minorité qui se sait en danger sans pour autant se résoudre à céder au chantage des terroristes dont l'objectif est de la contraindre à l'exode. Des hommes masqués ont ainsi mitraillé «à l'arme automatique» l'autobus qui transportait les membres de la communauté chrétienne au monastère de Saint-Samuel, situé à plus de 200 km au sud de la capitale, faisant 26 morts et une trentaine de blessés plus ou moins graves, avant de prendre la fuite, une fois leur sinistre forfait accompli. Les autorités ont rapidement déployé un dispositif de contrôle des axes routiers dans l'espoir de retrouver les assaillants. Au cours des six mois écoulés, l'EI a revendiqué plusieurs attentats suicides dont deux contre des églises coptes ayant fait 45 morts, au nord du Caire, début avril, et en plein coeur de la capitale (29 morts), en décembre 2016. Réagissant à la double attaque du jour des Rameaux, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait proclamé l'état d'urgence pour trois mois, accusant les terroristes de chercher à semer la division dans le pays en ciblant particulièrement les minorités religieuses. En effet, les Coptes constituent la communauté chrétienne la plus importante au Moyen-Orient, et surtout l'une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont majoritaires. Voici quelques jours, la justice militaire égyptienne a vu déférées devant elle 48 membres présumés de Daesh, tous accusés d'avoir participé directement ou indirectement aux attaques qui ont ciblé les trois églises coptes depuis le mois de décembre dernier. Le parquet a affirmé dans son réquisitoire que les accusés avaient soit dirigé soit participé en tant que membres de deux cellules terroristes liées à Daesh, activant au Caire et dans le sud du pays. Tous auraient suivi un entraînement militaire dans des camps de l'EI en Libye et en Syrie. On sait que l'EI a imposé une présence manifeste au nord de la péninsule du Sinaï où ses éléments attaquent régulièrement les forces de sécurité égyptiennes qui ont parfois subi de lourdes pertes, mais au cours des derniers mois une autre cible est venue s'ajouter à celles de l'armée, à savoir les membres de la communauté copte dont plusieurs dizaines ont dû fuir la région. La récente visite du pape a mis du baume au coeur de cette communauté chrétienne égyptienne, le mois dernier. Le pape catholique François qui a séjourné deux jours dans un pays placé sous une sécurité maximale a plaidé pour le dialogue et la tolérance entre les communautés musulmane et chrétienne tout en donnant l'exemple de manière oecuménique en rencontrant le pape copte orthodoxe d'Egypte Tawadros II et l'imam d'Al Azhar Ahmed al Tayeb. Mais ce fut, si l'on ose dire, un prêche dans le désert. Car l'objectif réel de Daesh va au-delà des différences cultuelles, visant à attiser les antagonismes et à provoquer des ruptures brutales dans la société égyptienne qui serviraient ses desseins, pour mobiliser et pour recruter de nouveaux éléments. Avec la mise hors la loi des Frères musulmans, dont le président élu a été déposé par le maréchal al Sissi, l'EI a trouvé un terreau fertile qui lui permet, bon an mal an, de réorganiser ses réseaux et de fomenter des attentats à partir de ses bases du Sinaï et du Sud libyen, entre autres. L'Algérie condamne «avec vigueur» l'attentat L'Algérie condamne «avec vigueur» l'attentat terroriste qui a ciblé hier un bus dans la province de Minya (Egypte), ayant fait des dizaines de victimes parmi les citoyens égyptiens, réaffirmant sa solidarité avec le gouvernement et le peuple égyptien frère, dans leur lutte contre le terrorisme. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif a condamné «avec vigueur l'attentat terroriste sanglant qui a ciblé un bus dans la province de Minya ayant fait des dizaines de victimes innocentes parmi les citoyens égyptiens». Les criminels qui ont planifié et exécuté cet acte ignoble et lâche n'entameront jamais l'unité et la cohésion du peuple égyptien frère et ne saperont, en aucun cas, les valeurs de cohabitation pacifique séculaires», a indiqué le responsable.