Il y avait beaucoup de monde jeudi dernier, au siège du bureau fédéral des entrepreneurs de Souk-Ahras «Ugea», composé essentiellement d'opérateurs économiques de la région. Dans une conférence de presse, le président de l'Ugea, M.Ali Hémaïdia, parlera du développement économique de la région et de ses problèmes. Dans ce contexte, il s'est confié à la presse locale pour dénoncer le monopole sur l'attribution des projets à Souk-Ahras. Par monopole, il faut entendre que «ce sont les mêmes qui bénéficient des projets les plus rémunérateurs», cela sous-entend que les pouvoirs publics (ex-DUC, Opgi) ne sont pas étrangers à ce partage «inéquitable» des projets du bâtiment. «Il y a une discrimination flagrante et une marginalisation de l'Ugea, lance M.Hémaïdia, au creux de la vague. On nous flatte et nous appelle pompeusement les opérateurs économiques, le temps de sortir de l'impasse, mais pour nous consulter, on passe à côté, alors que l'Ugea en principe est un organisme présent à tous les événements pour préserver le tissu économique, mais aussi être un acteur sur qui compter». Le représentant des entrepreneurs fustige les administrations locales, responsables, des lenteurs bureaucratiques spécialement lorsqu'il s'agit de formaliser les contrats ou pour payer les factures. Cela peut prendre des mois, alors que la législation ne prévoit que 45 jours. «Il y a de quoi mettre en faillite la plus solide des entreprises». Toujours dans le bâtiment à Souk-Ahras, «le prix au mètre carré imposé et pratiqué, entre 15.000 et 17.000 DA, ne correspondant pas à la réalité», martèle le conférencier. Pour lui, l'actualisation des prix des matériaux qui doit se faire de facto selon le code des marchés, intervient toujours avec une longueur de retard. «Pourquoi, s'interroge notre interlocuteur, les promoteurs chinois à Annaba et ailleurs, se voient pratiquer le prix de 23.000 DA/m²?». A ce titre, les animateurs de la conférence de presse parlent du cahier des charges qui nécessite une révision de certains articles et l'application stricte du décret exécutif n°02-250 du 24 juillet 2002 portant réglementation des marchés publics. Aussi, la prononciation d'infructuosité complaisante de certains projets n'agrémente pas les adhérents du bureau de la wilaya «Ugea», qui le font savoir clairement dans une déclaration-correspondance adressée au secrétariat national de leur confédération.