Voulant à tout prix mettre un terme à toutes les «manoeuvres» qui pourraient ressembler à celles de l'époque de Mohamed Raouraoua, le patron de la FAF, Kheireddine Zetchi, semble se diriger droit dans le mur, en reproduisant les mêmes erreurs pour ne pas dire la même politique. En effet, et cela ne concerne bien évidemment que le dossier de l'Equipe nationale A, souvent considérée comme une chambre noire où personne d'autre que le président de la FAF n'est autorisé à y entrer, la gestion actuelle qui règne autour des Verts ne ressemble en rien à une rupture avec les attitudes de la précédente équipe. Pis encore, on y retrouve même des similitudes qui témoignent et qui confirment si besoin est qu'au-delà du sommet de l'«Everest», la vision vers d'autres horizons semble si facile à atteindre qu'on s'aventurerait à oublier ce qu'il y a autour comme embûches et obstacles à franchir. C'est le cas de l'actuelle équipe de la FAF qui tente de relancer le football algérien, mais faute de temps, de souveraineté et d'atouts majeurs, elle multiplie les «chutes» comme celle relative à la désignation du technicien espagnol Lucas Alcaraz unilatéralement par Kheireddine Zetchi et surtout la composante de la future Equipe nationale pour les prochains rendez-vous continentaux. En effet, tout le monde attendait avec impatience de connaître la liste des 23 joueurs retenus par l'ex-coach de Grenade pour affronter la Guinée le 6 juin et le Togo le 11 du même mois, mais grande fut la surprise générale des médias et des observateurs en découvrant une composante le moins qu'on puisse dire qualifiée de bizarre et de douteuse. Sinon, comment expliquer alors ces choix de joueurs dont certains ne remplissent nullement les critères de sélection, tandis que d'autres sont loin de prétendre à une place dans le groupe de l'EN, vu leur forme actuelle au sein de leurs clubs. Dès l'annonce de cette fameuse liste, une multitude de questions viennent à l'esprit d'un simple observateur: Est-ce des choix délibérés ou dictés? Sur quelles bases a été établie cette liste et qui l'aurait confectionnée en plus du coach national! Est-ce qu'on veut vraiment bâtir une grande équipe d'avenir capable d'arracher l'étoile continentale, où au contraire, on veut d'abord s'en servir avant de servir? autant de questions qui restent sans réponses, mais qui ne tarderaient pas à se heurter à la réalité du terrain dans les mois à venir. Sur le plan technique, les décisions de Lucas Alcaraz ne semblent pas faire l'unanimité, compte tenu des réserves émises par les journalistes, lors de la conférence de presse qu'il a animée avant-hier à Sidi Moussa. Alcaraz a fait appel à des joueurs «bannis» par l'ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua, notamment Carl Medjani et Feghouli, ainsi qu'à des joueurs qui manquent manifestement de compétition. En ce qui concerne les gardiens de buts, mis à part Raïs M'Bolhi qui semble jouir de l'immunité, malgré un manque de temps de jeu défaillant depuis plus de trois ans, la convocation du gardien de Clermont foot (Ligue 2 française), Mehdi Jeannin (26 ans), qui revient en sélection deux ans après une brève apparition puis écarté par Gourcuff pour insuffisance technique, reste un point d'interrogation, alors que des jeunes portiers évoluant en Ligue 1 Mobilis, tels que Salhi (CRB) Khedaïria (ESS) ou même Zeghda (USMH) auraient pu prétendre à cette troisième place derrière Rahmani (MOB). En défense, Alcaraz a commis la même bêtise que ses prédécesseurs, celle de retenir des joueurs en manque de compétition tels que Medjani (Trabzonspor), Mehdi Zeffane (Stade Rennais) qui ne jouent même pas régulièrement en équipe réserve, ou encore la convocation pour la première fois du défenseur Ilyas Hassani (21 ans, Vereya, Bulgarie), «zappant» ainsi les Meftah, Ziri, Kenniche, Abdelaoui, Bedrane, Ferhani et tant d'autres. Le choix le plus intrigant a été celui du jeune joueur du Paradou AC Youcef Attal (19 ans) qui figure sur cette liste, nous dit-on, juste pour élever sa cote en vue d'un contrat avec Betis Séville dès cet été. Lancer des jeunes joueurs prometteurs ne semble en rien d'étrange, même si griller les étapes ne saurait leur servir, mais de là à les gratifier de statut d'internationaux, comme c'est le cas du jeune Attal et aussi Tayeb Méziani (PAC), en voie de signer cet été au FC Toulouse, et Hamra (USMA), convoqués à titre d'invitation, juste pour tenter de décrocher un contrat professionnel, serait un peu exagéré quand même, étant donné qu'une place en sélection A, ça se mérite sur le terrain et non ailleurs. Au milieu de terrain, Guedioura est toujours là en l'absence de Abeid et Mesloub (blessés), malgré son terrible manque de temps de jeu. Même si la convocation de Abderaouf Benguit (USMA) chez les A, semble mérité vu son talent et sa saison pleine, sa probable signature au Celta Vigo serait la raison principale de cette sélection, ce qui reste assez «flippant», alors que le meilleur buteur du championnat qatari, Baghdad Bounedjah (Al Sadd) n'a pas même été réserviste! Ainsi, sans pour autant remettre en cause l'ambition du coach de l'EN ou encore les projets de la FAF pour les Verts, il est évident que la rupture avec les anciennes pratiques n'est pas prête de voir le jour, du moins pas de si tôt.