C'est l'opposant d'aujourd'hui, Abderrezak Makri, patron du MSP, l'homme qui a décliné l'offre de faire partie du nouveau gouvernement à l'issue des élections du 4 mai dernier en dépit de la bataille menée à cet effet par Bouguerra Soltani et une aile du parti. L'opposant Makri jubile d'autant plus que Louisa Hanoune a perdu du terrain dans le domaine de la contestation. Seul face à tous, Makri se voit déjà en tant que symbole de l'opposition à un régime qui fonce tout droit dans le mur. L'islamiste pète la forme et ne recule désormais devant rien. Il se dit que maintenant, il ne faut reculer devant rien. Bouguerra Soltani devant lui paraît actuellement comme un ange, lui qui a accepté de faire partie du gouvernement et même de dire oui au poste de ministre d'Etat payé à ne rien faire d'autre que de la figuration. Makri est né pour faire de l'opposition, contester et haranguer la foule d'islamistes en perte de vitesse comme le confirment les résultats des dernières élections législatives. Il ne veut pas s'avouer vaincu et hurle à qui veut l'entendre que la fraude a été massive le 4 mai dernier. Maintenant, il mise sur les élections locales et veut ratisser large pour avoir sous la coupe de son parti le maximum de communes. Pour occuper l'actualité et ne pas quitter son costume d'opposant, il s'est montré solidaire de la chaîne Ennahar qui a humilié une personnalité du monde littéraire et artistique en la personne de Rachid Boudjedra. Autrement dit, il pense que c'est peu payé pour un laïco-communiste. Il aurait aimé quoi le Makri, une séance de lapidation peut-être? A ceux qui ont apporté soutien au romancier, il les qualifie de bande de communistes et croit savoir selon ses affirmations que cette satanée bande est aux commandes du pays en dépit de sa défaite lors des joutes électorales. L'opposant ne dit pas de quelle manière, ni comment cela se fait dans la réalité. Il veut occuper le terrain maintenant qu'il a été délaissé par les formations politiques en hibernation en cette période du mois de Ramadhan. Au moment où des voix s'élèvent pour dénoncer cette cabale menée contre l'écrivain, scénariste et dramaturge Rachid Boudjedra, l'opposant Makri trouve anormal, voire suspect cette mobilisation contre la chaîne Ennahar. Lorsque tout le monde s'occupe à perdre du temps et à parcourir des kilomètres pour remplir le couffin du poisson de Bou Haroun, à la zlabia de Boufarik, Makri scrute l'actualité et fait de la politique. Londres est ciblée par les terroristes trois fois de suite en deux mois, le MSP de Makri ne condamne pas, ni les autres partis politiques d'ailleurs comme si nous autres Algériens, nous n'avons pas subi les affres de ce fléau, qui, cela dit, fait encore des victimes en Algérie au moment où l'étau se resserre sur les terroristes. L'Europe se mobilise contre le terrorisme après l'avoir choyé et protégé. Comment combattre l'ennemi invisible, le monstre né dans des laboratoires américains et européens? Pas évident! En matière de lutte antiterroriste l'Algérie est un exemple. Mais Abderrezak Makri préfère de loin occuper le terrain de la politique en attendant de réagir au moindre geste des laïco-communistes, omniprésents à ses yeux.