Le nouveau gouvernement dirigé par Abdelmadjid Tebboune présentera son Plan d'action le 18 juin prochain devant la nouvelle Assemblée populaire nationale. En pleine crise économique et financière, le Plan d'action qui sera proposé ne peut différer de celui de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal et pour cause. Les priorités de Tebboune sont affichées, à savoir l'amélioration du pouvoir d'achat, la protection de l'économie nationale et la rationalisation des importations avec la réduction attendue de la facture des produits superflus. Cette action gouvernementale sera quand même plombée par le maintien du soutien des produits de première nécessité et d'autres options sociales, dont le logement. Difficile mission que celle confiée au gouvernement Tebboune. Il est question de réduire la facture des importations en mettant fin aux produits superflus et il en existe. Théoriquement cela est facile, il suffit d'interdire des produits comme la mayonnaise, les biscuits, les kiwis et autres, produits par ailleurs en Algérie. L'agroalimentaire est en effet en plein essor et nombre de produits alimentaires sont produits localement; cela constitue un gain considérable si nos frontières étaient hermétiques aux produits farfelus. Mais la réalité du terrain est tout autre. Elle est implacable et la puissance du lobby de l'import arrive toujours à corrompre et à imposer sa loi. Pour l'économie algérienne, c'est un couteau planté dans le dos. L'Algérie qui ambitionne de diversifier son économie se retrouve ainsi défiée par des hommes d'affaires véreux qui ne reculent devant rien. Dans ce domaine, Tebboune aura fort à faire s'il veut réussir sa mission de l'action sociale en Algérie qui est logiquement incompatible en pleine crise économique et financière. Sa mise au placard pour un instant, le temps de retrouver les équilibres financiers aurait été salutaire. Mais l'Algérie ne renie pas ses engagements en termes de logements, notamment elle, qui ambitionne d'éradiquer les bidonvilles et elle réussit à vue d'oeil. Le bâtiment fonctionne à plein régime et crée de l'emploi. Le programme de relogement se poursuit et l'Algérie se dit prête à subir le coût financier. La marge de manoeuvre est alors étroite, mais le gouvernement Tebboune semble déterminé à réussir. Avant l'annonce du nouveau gouvernement, nous avons pensé qu'il allait y avoir réduction du nombre de portefeuilles, mais ce ne fut pas le cas en raison vraisemblablement du nombre de chômeurs que cela allait engendrer. Sinon, du côté des formations politiques, même de celles qui se revendiquent du pouvoir, elles ne proposent aucune solution de sortie de crise, les autres ne se gênent pas d'en parler pour mieux enfoncer le clou. Des critiques des leaders quand ils prennent la parole, mais pas la moindre proposition. C'est à se demander à quoi cela rime-t-il. Même l'économiste Ahmed Benbitour ne dit plus rien. Il a fini par baisser les bras. Il faut reconnaître à cet économiste ses analyses et ses avertissements. C'est lui qui a prôné la diversification de notre économie. Il n'était pas le premier et ne sera pas le dernier à le faire. Depuis le temps que l'on en parle. Tout le monde connaît la chanson, mais force est de constater que l'économie algérienne repose solidement sur le secteur des hydrocarbures. Entre ceux qui pensent que cette manne financière qui assure à l'Algérie l'essentiel, est une malédiction et les autres, au contraire, que c'est une bénédiction, le débat n'est pas clos. Mais il faut arrêter de dire n'importe quoi, les recettes du secteur des hydrocarbures sont notre oxygène et nous avons besoin de cette bénédiction des années encore.