Parmi les véhicules repérés, six font déjà l'objet d'une recherche par Interpol. Tout a commencé lorsque, en juin dernier, un citoyen, sur appel téléphonique anonyme, informa la Gendarmerie nationale de l'existence de dossiers falsifiés de véhicules Mercedes à la daïra d'El Harrach. Mise au parfum, la compagnie de gendarmerie de cette même localité se saisit de l'affaire. Une enquête fut alors minutieusement diligentée par le capitaine Diaf Ahmed. Sur instruction du procureur de la République, la gendarmerie a alors procédé à l´investigation puis à la perquisition, d'abord au centre informatique des Douanes algériennes ensuite celui de la wilaya d'Alger, afin de déterminer l'origine et la provenance de chaque voiture. Sur 870 dossiers traités, 108 ont attiré l'attention des limiers de la gendarmerie. Parmi eux, 61 se sont avérés falsifiés alors que 47 autres ne disposent d'aucune trace documentaire justifiant la présence des véhicules sur le territoire national. Seulement quatorze véhicules de type Mercedes ont finalement été dirigés à la fourrière tandis que 94 autres demeurent recherchés, sachant que leurs données sont d'ores et déjà fichées au niveau de la Gendarmerie nationale. Dans ce lot de Mercedes, six sont déjà recherchées par Interpol. Tous ces faits ont été relatés, hier, par le capitaine Diaf, chef du groupement de la Gendarmerie nationale d'El Harrach. Ce dernier, dans une conférence de presse, a révélé que l'enquête, encore en cours, menée par son équipe, a dû prendre deux années pour donner ses premiers résultats. Cette enquête, a-t-il rappelé, a balayé toute la période allant de 2000 à 2005 et a permis de déceler l'admission de dossiers douteux au département des cartes grises de la daïra en question. Pour «raison d'enquête», la Gendarmerie nationale a évité au départ, toute mise en garde à vue. Mais aujourd'hui, les inculpés, au nombre de deux, ont été présentés devant le procureur de la République d'El Harrach. Soit deux chefs de service (cartes grises) véreux. Ces derniers ont eu pour acolytes onze autres personnes directement liées à ce trafic. L'ex-chef de service et l'actuel sont tous deux écroués. L'on relève que durant les quatre premiers mois de l'année 2005, les unités de la Gendarmerie nationale ont saisi plus de véhicules que durant toute l'année 2004. Ainsi, 275 véhicules ont été saisis durant les quatre premiers mois de l'année 2005 contre 237 saisis durant l'année 2004. Pour une période de l'année 2005 représentant le tiers de celle de 2004, le nombre d'affaires traitées durant les quatre premiers mois de l'année en cours représente quant à lui 88% du nombre des affaires traitées durant toute l'année précédente. La simple comparaison des indices mensuels, qui sont les moyennes mensuelles des périodes, indique que, en moyenne, le nombre d'affaires tendance à augmenter par rapport à l'année 2004 (indice passant de 24 à 63 affaires par mois) soit une hausse de 163%. Inquiétant !