La convocation d'un jeune manifestant ayant pris part aux dernières émeutes à Aokas est considérée comme «une provocation de plus, porteuse de risque de dérapage», lors de la marche programmée ce samedi. L'affaire de l'interdiction du café littéraire de la ville de Aokas connaît depuis avant-hier, des développements qui n'ont de valeur que d'illustrer la situation de tension qui règne dans cette région depuis plusieurs jours. La convocation d'un manifestant par la police envenime encore plus la situation au niveau de la ville de Aokas, sous tension depuis samedi dernier à la suite de l'interdiction d'une manifestation culturelle. Hier, la commission de suivi des événements s'est réunie pour faire le point sur les préparatifs de la manifestation de samedi prochain, qui sera suivie d'une conférence animée par le chroniqueur Chawki Amari, mais également pour aborder le cas de la convocation de ce jeune manifestant par les services de sécurité. Un développement porteur de risques si on considère l'évolution des événements. L'interdiction du café littéraire que devait animer l'écrivain Ramdan Achab et l'évacuation manu militari des participants, qui se sont introduits dans les locaux du centre par la force ont été ponctuées par des échauffourées qui ont duré plus de deux heures. Le lendemain, une délégation représentant l'association Azday et la société civile composée de Tiakout Mouloud, Touati Lyes, Tahir Ghani, Kasmi Rédha et Senoune Mabrouk, a été reçue par des représentants, dont le délégué à la sécurité, le drag, l'adjoint du drag et la chef de daïra de Aokas. Les représentants de l'administration ont transmis un message du wali, selon lequel «nous pouvons continuer à travailler mais en faisant attention aux sécessionnistes», écrit-on dans le compte rendu de cette rencontre rendu public, hier. En d'autres termes, l'administration n'a aucune objection quant à la tenue du café littéraire, mais sans la présence des sécessionnistes», entendre par là les activistes du mouvement de Ferhat Mehenni. Auparavant, un membre de Azday a retracé l'historique et le fil des événements depuis 1989 jusqu'à janvier 2017,date à laquelle l'association est contrainte de formuler des demandes d'autorisation pour chaque rencontre au centre culturel. Un autre membre s'est interrogé sur les tenants et les aboutissants de ces interdictions et accuse le pouvoir en place de «faire dans les amalgames et semer le trouble en réduisant d'une part, les espaces culturels et d'autre part, en ordonnant aux forces de polices de réprimer tout action culturelle et la dernière en est la preuve». Le délégué à la sécurité a répondu, note-t-on dans le compte rendu que «nous devrions tous ensemble faire table rase et passer l'éponge sur ce qui s'est passé et prier les membres de l'association de juger sur les faits à venir et que cela ne se reproduise plus» et de reprendre texto le message du wali «du moment qu'il s'agit d'activités culturelles, nous ne ferons aucune objection, et l'association doit toujours se conformer à la réglementation en vigueur». Sur ce, la société civile informe sur le champ les représentants de l'administration de sa décision d'organiser une marche suivie d'une conférence qui sera animée par le journaliste chroniqueur Amari Chawki samedi prochain. L'administration déjà au courant de l'initiative a riposté en appelant à la retenue, selon les termes du compte rendu. Hier, une réunion devait regrouper en fin de journée les membres de la commission de suivi des événements et le cas du jeune manifestant sera évidemment au menu du travail avec au bout une prise de position déterminante pour la suite des événements.