Des échauffourées ont éclaté, hier, en début d'après-midi, à Aokas, suite à l'interdiction d'une conférence organisée par l'association locale "Azday Adelsan" et que devait animer le linguiste et éditeur, Ramdane Achab, au Centre culturel de la ville. Dès le début de la matinée, des policiers appelés en renfort se sont déployés aux alentours du Centre culturel pour empêcher toute tentative d'accès à l'établissement. Mais à l'issue d'une marche citoyenne organisée pour dénoncer l'interdiction qui frappe justement le café littéraire depuis des mois, des citoyens venus nombreux et des organisateurs ont pu accéder au Centre culturel après un forcing opéré à l'entrée sur fond d'échanges acerbes avec les policiers. Après quelques minutes du début de la conférence, la police est intervenue pour évacuer les lieux. S'en sont suivies de violentes échauffourées entre habitants de la localité et des policiers qui, fort heureusement, n'ont fait aucun blessé. Selon un membre de l'association organisatrice, les hostilités sur fond de jets de pierre et de bombes lacrymogènes n'ont pas tardé à prendre fin et la tension a vite baissé suite à l'intervention des organisateurs de la rencontre qui ont réussi à calmer les esprits, selon un membre de l'association. Il faut dire que la réaction des forces de l'ordre était attendue puisque pour cette fois, les membres de l'association ont décidé de ne plus demander d'autorisations pour la tenue de la conférence et ont précédé à la tenue de cette dernière par une marche pour dénoncer l'interdiction des rencontres littéraires. Ce sont d'ailleurs plusieurs centaines de personnes, dont des élus, des militants de partis politiques et des amis du café littéraire, qui y ont pris part. La marche, qui s'est ébranlée à 13h de la place Katia-Bengana vers le lieu de la conférence, s'est déroulée sans encombre. Tout le long de l'itinéraire, des manifestants, tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir, ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Libérons la culture à Aokas", "La dictature a peur des écrivains et des poètes." À noter que selon un membre de l'association, une réunion est prévue aujourd'hui pour décider des actions à entreprendre afin de lever cette interdiction qui frappe le café littéraire. Pour rappel, pas moins de huit conférences et une table ronde organisée par l'association Azday Adelsan ont été interdites depuis des mois dans cette station balnéaire de Béjaïa. Pour l'organisation de celle d'hier, un appel à la mobilisation a été lancé par un collectif de citoyens d'Aokas, dont des représentants de partis politiques et d'associations. Hakim Kabir