La visite du général James L. Jones intervient à la veille des manoeuvres américaines dans la région sahélo-saharienne. La coopération de l'Algérie avec l'Otan se poursuit sur fond de modernisation de l'ANP. Cette dernière qui sort peu à peu de la vision classique de sa mission, consistant à circonscrire sa sphère d'intervention à la seule défense du territoire national, s'attelle à adapter ses structures et son mode de fonctionnement à la nouvelle donne géostratégique. Une conjoncture marquée par la menace terroriste et où la prévention de ce fléau commence au-delà des frontières de chaque pays. En effet, la visite de deux jours effectuée en Algérie par le général James L.Jones, commandant suprême des forces américaines en Europe, intervient à la veille des manoeuvres américaines dans la région sahélo-saharienne, baptisées Flint Lock 2005 et auxquelles l'Algérie y est associée, au même titre que six pays du Sahel. Le général Jones après avoir été reçu, tour à tour par le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le chef d´état-major de l'ANP, le général-major Ahmed Gaïd Salah, a eu des entretiens en tête à tête avec le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika. Le général américain s'est «félicité», à l'issue de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat, du rapprochement entre les Etats-Unis et l'Algérie et de la qualité de leur coopération en matière sécuritaire qu'il a qualifié de «très satisfaisante». James Jones a, par ailleurs, indiqué avoir eu avec M.Bouteflika une «bonne conversation» qui lui a permis, a-t-il ajouté, d´aborder plusieurs sujets notamment «la sécurité dans la région» et particulièrement le phénomène du «terrorisme sur le plan mondial et régional». Il est utile de rappeler dans ce cadre que l'Algérie a été le seul pays à avoir développé une vision claire en matière de lutte antiterroriste, bien avant les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Ce qui lui a valu respect et considération de la part de la communauté internationale, qui vient de découvrir les affres de ce phénomène transnational, à travers les attentats successifs ayant ébranlé plusieurs pays occidentaux. D'ailleurs, le président américain a déclaré tout récemment en recevant les lettres de créance du nouvel ambassadeur d'Algérie à Washington, que les deux pays adoptent des attitudes similaires, en matière de lutte antiterroriste, de sécurité et des réformes. L'Algérie affirme G.W.Bush «joue un rôle de premier ordre au Maghreb et au Proche-Orient pour favoriser l'essor des libertés individuelles, la promotion du statut de la femme, la consolidation des institutions démocratiques et pour assurer la paix et la sécurité». Une appréciation que le général Jones n'a pas manqué de réitérer. Par ailleurs, et en matière de maintien de la paix dans le monde, l'ancien vétéran du Vietnam n'a pas caché sa satisfaction quant à l'intérêt accordé par l'Algérie à l'opération Endeavor. A noter que l´exercice Combined Endeavor, sous le patronage et la direction du quartier général des forces armées américaines en Europe, a lieu chaque année depuis 1995 et dure trois semaines. Son but est de planifier, de tester et de documenter l´interopérabilité entre les participants dans le domaine du CIS (Communication and Information System). Le but de cet exercice du PPP est de coordonner entre eux les systèmes de communication et d´information des Etats qui participent aux opérations de maintien de la paix. Organisée chaque année depuis 1995, l'opération Endeavor permet aux pays membres de l'Otan de coordonner leurs opérations en matière de maintien de la paix dans le monde, aussi bien en temps de guerre que pour lutter contre le terrorisme. Une mission à laquelle l'Algérie pourrait apporter sa contribution, en sa qualité de «pionnière» en matière d'ouverture démocratique et de lutte antiterroriste au Maghreb et dans le continent africain.