Les commerçants véreux, pour échapper aux griffes du contrôle, ont recours aux services de «guetteurs». Insouciants et nullement affectés par les derniers développements observés sur la scène locale, et après l'annonce par des organes de presse de la vente de viande d'ânes dans les souks de la ville de Skikda, les bouchers «clandos» exerçant dans le souk de la cité CIA et ses environs continuent, comme si de rien n'était, à écouler leur viande provenant de l'abattage illégal d'animaux domestiques. En l'absence d'un contrôle rigoureux des services de la répression des fraudes, des étals à l'air libre continuent de braver les interdits, parfois dans des conditions d'hygiène fort déplorables. L'interdiction prise précédemment par les autorités locales à l'encontre de l'exercice illégal de cette profession ne semble pratiquement pas avoir d'effet sur ces commerçants, qui s'adonnent à ce commerce «florissant». Ainsi donc la tolérance et les liens de fraternité qui normalement doivent se consolider durant ce mois sacré du Ramadan, se sont vu balayer par l'obsession perpétuelle de la cupidité couvée par certains commerçants véreux. Dans ce conteste de la négation intolérable et intolérée, une autre, mais non moins triste affaire, vient d'éclater dans la commune de Tamalous où les services d'hygiène ont procédé à la saisie de pas moins de 500 kg de viande avariée. A cet effet, ces pratiques mesquines ont terriblement secoué la conscience citoyenne des gens de la région. Dans cet esprit révélateur de l'état de choc généralisé qui se dégage de la population, les citoyens skikdis ont du mal à réaliser cette dégradation avancée des moeurs et des coutumes qui ne s'adaptent aucunement aux règles de la morale et encore moins aux recommandations de la religion. L'autre leçon à tirer de cette situation abracadabrante, résulte du non-suivi sur le terrain des décisions administratives même en sachant que cela relève presque de l'impossible en présence de l'ingéniosité de ces gens, qui le plus souvent recourent au service des «guetteurs» pour échapper aux griffes des agents compétents. Encore une fois, la foi se fait moindre surtout en ce mois de Ramadan et le pauvre citoyen à défaut de manger une bonne cuillérée de chorba, reste toujours assujetti à des hauts le coeur en présence de telles pratiques. C'est la rançon du progrès particulièrement quand bougre d'âne rime avec bougre d'argent.