Selon Benkhellaf, les décisions du conseil consultatif extraordinaire sont non exécutoires. La crise au sein d'El Islah a atteint son paroxysme. Toutes les tentatives de conciliation entre la direction du parti et les frondeurs sont vouées à l'échec. Pis, la page de la réconciliation semble bien tournée par les deux parties, ouvrant les portes à toutes les hypothèses. La crise resurgit donc cette semaine encore à la faveur de la tenue d'une réunion extraordinaire du conseil consultatif, que le président de cette instance M.Wahab Boulahia, a convoqué pour demain et que le chef du parti, Abdellah Djaballah, rejette catégoriquement, en appelant par le biais d'un communiqué de presse les membres dudit conseil à se réunir le 25 de ce mois dans une session ordinaire. A la veille de ce rendez- vous, les deux parties campent sur leurs positions. Contacté par nos soins, le président du conseil consultatif qui a exprimé son soutien aux cinq membres du bureau national ayant démissionné, nous confirme cette information. «La tenue du conseil est maintenue pour demain. Aucune raison objective ne m' oblige à le reporter», précise-t-il. Pour M.Boulahia, «la crise au sein du parti prime. Franchement je ne comprends pas l'attitude du chef du parti qui tend à reléguer cette question au second rang pour se consacrer aux préparatifs du premier congrès». «C'est un comportement absurde», lance-t-il. Il faut savoir que la réunion extraordinaire du conseil consultatif coïncide avec un autre rendez-vous programmé par la direction du parti. En effet, Djaballah avait décidé dans un premier temps de réunir demain les 48 chefs de bureau de wilaya. Une rencontre prévue depuis le 21 octobre selon M.Lakhder Benkhellaf, vice-président à l'APN et réputé le bras droit de Djaballah. Selon ce dernier, cette rencontre est avancée d'une journée, pour des raisons que l'on ignore encore. Autrement dit la rencontre aura lieu aujourd'hui. M. Benkhellaf est ferme: «La convocation du conseil consultatif est maintenue pour le 25 novembre». Et aucune raison ne motive la tenue d'une session extraordinaire. «M.Boulahia n'a pas réussi à réunir le quorum, (la moitié des membres du conseil national plus une voix)». Ce dernier est très confiant : «Nous maîtrisons la situation puisque nous avons le soutien des instances du parti et de la base». Autrement dit, c'est l'échec de la tentative «de déstabilisation» qui «vise» le président du parti. Djaballah, qui a perdu, en l'espace d'un mois, cinq membres du bureau national, 12 députés, le président du conseil national et celui du conseil consultatif, «contrôle» la situation à en croire ses proches. Mieux, selon Benkhellaf, les décisions du conseil consultatif extraordinaire sont non exécutives, dans la mesure «où le règlement intérieur du parti procure à Djaballah le droit de faire une deuxième lecture sur les conclusions de cette réunion». «Pour nous c'est un non-événement». La direction d'El Islah renvoie la balle à l'administration. «Sur le plan légal, il est inconcevable qu'un parti tienne deux réunions aussi importantes que celles de demain le même jour». «Une démarche interdite légalement aussi par la loi». Notons que les deux réunions nécessitent une autorisation. Si Djaballah a réussi à avoir le feu vert du ministère de l'Intérieur rien n'est sûr pour M.Boulahia, qui nous a affirmé, hier, que son instance n'a pas reçu encore la fameuse autorisation. «Rien ne nous empêche, malgré cela de tenir notre réunion même s'il faut qu'on la fasse à l'intérieur du siège». La crise au sein d'El Islah n'est pas près de connaître son épilogue à la faveur de ses développements. C'est l'avis aussi des cadres que nous avons pu contacter hier, qui sont unanimes à dire que la crise est très complexe.