Le représentant de cette administration a affirmé que les redresseurs ont transgressé la loi. Nouveaux rebondissements dans la crise qui secoue le Mouvement pour la réforme nationale, le MRN. En effet, nous avons appris auprès de M.Khababa, l'avocat de M.Abdallah Djaballah président du parti, que le ministère de l'Intérieur s'est déclaré «non concerné» par la plainte déposée, le 30 avril, par les redresseurs, avec pour principal objectif, d'enlever la gestion des fonds du parti, à M.Djaballah. Le département de M.Yazid Zerhouni a été cité dans la requête déposée par l'avocat des redresseurs «afin de justifier le recours à la cour administrative», précise notre interlocuteur. En agissant de la sorte, le ministère de l'Intérieur a «prouvé sa neutralité dans cette affaire qui concerne la gestion interne du parti», précise l'avocat. L'affaire prend même les allures d'un conflit entre des individus, sachant que les redresseurs se sont attaqués à Djaballah, selon M.Khababa, en tant que personne physique. Ce n'est pas la première fois que les redresseurs tentent d'impliquer l'administration dans la crise. La première affaire remonte au 18 novembre 2004, lorsque 12 cadres du parti, à leur tête M.Boulahia, président du conseil consultatif (démis de ses fonctions) avaient décidé de déposer plainte au niveau de la chambre administrative, contre M.Abdallah Djaballah. La requête transmise à la justice par les avocats des dissidents, s'articule autour de trois principaux points : l'interdiction de la tenue du 1er congrès, le gel des activités du chef du parti et de son bureau national, enfin le gel de ses avoirs. Le mouvement de redressement a réussi, dans un premier temps, à bloquer la tenue du congrès, prévu pour les 29, 30 et 31 décembre 2004, suite à la décision de la wilaya d'Alger datée du 27 décembre d'interdiction de cette rencontre «jusqu'à ce que la justice tranche dans le litige interne qui oppose Djaballah au mouvement de redressement». Le ministère de l'Intérieur s'est dans un deuxième temps retiré du procès. Selon notre interlocuteur, la justice se prononcera sur cette première plainte au courant du mois prochain. Hier, le représentant du ministère de l'Intérieur a enfoncé les redresseurs, affirmant qu'à aucun moment l'administration n'a donné l'autorisation à ce mouvement pour organiser un congrès, les accusant d'avoir transgressé la loi. Il est à rappeler que les redresseurs ont pris à partie tout leur monde en organisant au mois d'octobre dernier un congrès parallèle. Dans cette guerre interne au sein d'El Islah, M.Abdallah Djaballah a gagné plusieurs batailles, affaiblissant par là même le camp des redresseurs dont la chef de file a été sommé de remettre sa griffe. Depuis quelques jours, Hassan Laribi a lâché ses amis du mouvement de redressement en décidant de se retirer de la plainte déposée contre le président du parti. Ce dernier reste serein. Et ouvre la porte à ses ennemis d'aujourd'hui pour qu'ils rejoignent le parti à condition qu'ils retirent les plaintes déposées devant la justice