En termes de réaction, la dernière en date émane de la gauche française. Acculé de toutes parts, le royaume marocain poursuit sa fuite en avant en se coupant quasi systématiquement de toute logique internationale. Interpellé par de nombreuses parties pour qu'il se conforme à la légalité internationale sur la question du Sahara occidental, Rabat s'entête et s'engage, de plus en plus profondément, sur la voie de la répression de la revendication d'indépendance des Sahraouis. Ainsi en deux jours, les forces de sécurité marocaines s'en sont prises à plusieurs militants sahraouis. Hier, l'activiste des droits de l'homme, Aminetou Haydar, a fait l'objet d'une arrestation musclée, pour ses actions en faveur des droits de l'homme au lendemain de la féroce répression des manifestations d'El Ayoun. La mission de la République arabe sahraouie à Alger, qui rapporte cette information, indique dans un communiqué que «Aminetou Haydar était hospitalisé pour une hémorragie aiguë suite à ses blessures lors d´une intervention violente, vendredi après-midi, des forces de sécurité marocaines pour disperser une manifestation pacifique organisée par la population d´El Ayoun à l´occasion du 35e anniversaire de l´insurrection de Zemla, le 17 juin 1970 contre l´occupation espagnole». Le défenseur des droits de l'homme a été, révèle-t-on, passé à tabac en même temps d'ailleurs que «l´activiste des droits de l´homme, Ahmed Hammad qui se trouve aujourd´hui alité suite à de graves blessures». La mission sahraouie qualifie les agissements des autorités marocaines d'«odieuse agression contre les activistes pacifistes», accusant les forces de sécurité de faire montre des «plus abjectes manifestations de la barbarie et du mépris des droits de l´homme et des libertés». Pour la mission de la République sahraouie à Alger, une réaction internationale se fait urgente parce que «l´hystérie du Makhzen risque de mener à d´autres atrocités voire même un génocide à l´instar de ce qui s´est passé au Timor oriental». En termes de réaction, la dernière en date émane de la gauche française à travers des communiqués rendus publics avant-hier en soirée par le Parti communiste, par le biais de Mme Nicole Borvo, sénatrice et présidente du groupe communiste au Sénat français. Cette dernière a dénoncé «la violence de la répression marocaine» des manifestants sahraouis à El Ayoun. Dans une lettre adressée à l'ambassadeur du Maroc à Paris, Mme Borvo évoque les «sévices graves qui ont été infligés à de nombreuses personnes» et estime que «cette violation des droits de l'homme nous choque profondément et nous inquiète car elle rappelle une période noire pour les libertés». Mme Borvo ne manque pas d'exprimer des appréhensions quant au fait que «cette vague de répression ne soit pas le début d'une escalade dans l'affrontement». La sénatrice souhaite qu'un «règlement pacifique, juste et conforme au droit international, puisse établir la sécurité, la stabilité et la paix de façon durable». Emboîtant le pas au Parti communiste, les socialistes français ont, dans un communiqué du secrétariat national du PS, exprimé leur «préoccupation à la suite de la brutale répression des manifestations qui ont eu lieu récemment à El Ayoun». Pour cette formation de gauche, «il est absolument nécessaire que soit restaurée une dynamique de dialogue entre le Maroc et le Front Polisario. Il est urgent que soit nommé un nouveau représentant du secrétaire général de l'ONU au Sahara afin que soient mises en application les résolutions du Conseil de sécurité qui s'imposent aux deux parties en conflit».