Le chiffre d'affaires mondial du marché de la drogue est de 500 milliards de dollars. La lutte contre la commercialisation illicite de la drogue portée à bras-le-corps aussi bien par les services des Douanes que par les éléments de la Gendarmerie nationale et leurs collègues de la l'institution de la Sûreté nationale (Dgsn) s'est soldée en 2004 par la saisie de quelque 12,3 tonnes de kif traité. Cette quantité a été rendue publique hier à Alger par M. Aïssa Kasmi, directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. M. Kasmi est parmi les animateurs de l'initiative portant la dénomination de «Conférence scientifique sur la coopération internationale dans le domaine du commerce illicite de la drogue», qu'abrite depuis hier et jusqu'au 22 du mois courant l'Institut national de la police criminelle de Saoula. Initiative concrétisée avec la contribution de l'Université arabe des sciences sécuritaires (Naif) siégeant à Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite. Notre office de lutte contre la drogue notera dans sa documentation remise à la presse que cette matière hallucinogène provenant de la région ouest - autrement dit du Royaume marocain - est acheminée d'une part, vers les ports d'Oran et d'Alger pour être exportée à destination de l'Europe, et d'autre part, vers les pays situés à l'est et au sud de l'Algérie, en passant par Ouargla et notamment El-Oued qui tend à devenir un carrefour important du trafic à destination de la Tunisie, de la Libye et du Moyen-Orient. Ainsi, il semble plausible d'affirmer que le Maroc est à l'origine de la propagation de la drogue dans le monde. Et c'est un secret de Polichinelle, puisque il n'y a pas si longtemps, une ONG internationale n'a pas hésité à fustiger, on ne peut plus clairement, le Maroc dans son rôle de plaque tournante du trafic de drogue. Preuve en est, la production du cannabis au Royaume chérifien est estimée, selon M.Kasmi, à 4000 tonnes annuellement. La superficie des terres destinées à la culture du cannabis est évaluée quant à elle, selon le même intervenant, à 134 hectares. Rien qu'au Maroc le trafic de la drogue génère un capital de l'ordre de 14 milliards de dollars. Alors que le chiffre d'affaires mondial de ce genre de trafic est de 500 milliards de dollars. M.Kasmi a affirmé, en outre, que l'apport des gouvernements dans le cadre de la lutte contre la drogue ne représente que 10% du chiffre d'affaires sus-cité, c'est-à-dire ne dépassant pas les 50 milliards de dollars. Pour ce qui est des objectifs de la rencontre tenue hier à Saoula, ces derniers s'articulent, entre autres, en la fourniture des pays arabes membres de l'Université Naif des informations inhérentes aux efforts consentis par les organisations et institutions internationales ou régionales dans le domaine de lutte contre la drogue, et ce, en vue du renforcement des rapports de coopération et de coordination. Laquelle coordination portera ses fruits immanquablement, selon M.Kasmi, à l'horizon 2008.