Saïd Bouhadja s'est félicité du débat riche qui a marqué l'examen du projet de loi Sur les six amendements proposés par les partis de l'opposition sur l'article 45 du projet de loi, la commission n'en a retenu aucun. Le projet de loi modifiant et complétant la loi sur la monnaie et le crédit est passé sans grands changements. La séance de vote tenue hier s'est déroulée dans une ambiance ordinaire marquée par une forte présence. Les députés de la majorité FLN, RND, TAJ et le MPA ont appuyé avec force la démarche du gouvernement en ne laissant aucune chance à l'opposition. Celle-ci s'est mise sur la même longueur d'onde en adoptant la même position. Le FFS, le MSP, le RCD et le PT ont tous rejeté ce projet qu'ils qualifient de dangereux pour l'économie nationale. Le parti d'El Moustakbel de Abdelaziz Belaïd, qui a proposé l'émission d'une nouvelle monnaie nationale, a opté complètement pour l'abstention. Les partis de l'opposition qui ont insisté sur la réduction de la durée de financement qui s'étale sur cinq ans n'ont pas eu gain de cause. A l'exception d'un amendement apporté dans la forme par la commission parlementaire des finances, le fond n'a pas été retouché. Sur les six amendements proposés par les partis de l'opposition sur l'article 45 du projet de loi, la commission n'en a retenu aucun. Ce qui a provoqué la colère des partis de l'opposition. Ces derniers ont exprimé leur inquiétude sur l'avenir du pays devant le refus de la majorité de prendre en considération des mesures de précaution. Le groupe parlementaire du Parti des travailleurs considère que cette modification de la loi qui permettra à l'Etat de recourir au financement non conventionnel est une dangereuse fuite en avant qui va aggraver sous peu la situation financière du pays et provoquer une hyperinflation. Le groupe parlementaire du PT rappelle que lors du débat sur le plan d'action du gouvernement et du projet de loi sur le crédit et la monnaie, il a démontré, chiffres officiels à l'appui, que l'Etat peut éviter un telle procédure si des mesures à même de donner un coup d'arrêt aux politiques et mesures qui ont provoqué les difficultés financières actuelles et futures ne sont pas prises et si un plan global de récupération des biens de la nation spoliés par une minorité d'hommes d'affaires prédateurs n'est pas adopté. Le RCD a également indiqué dans une déclaration rendue publique à l'issue du vote, que cette «solution» de facilité à laquelle recourt le gouvernement Ouyahia est une fuite en avant devant les problèmes engendrés par une gestion sans cap pour le pays. «Les députés du RCD ont alerté sur les dérives que porte une telle démarche au double plan de l'inflation et de la rareté des ressources auxquelles il faudra faire face, mais aussi et surtout du choix de ne pas débattre de solutions alternatives pour amorcer une politique économique adossée à des ressources durables», rappelle la formation dans son communiqué. Le MSP a également contesté cette démarche. Son chef de groupe parlementaire, Nacer Hamdadouche, a encore une fois rappelé les conséquences du recours à la planche à billets sur l'économie nationale, notamment l'inflation et le pouvoir d'achat. Dans sa réponse, le ministre des Finances s'est félicité du vote du projet de loi en rassurant toutefois que le recours au financement non-conventionnel vise à retrouver l'équilibre budgétaire et financer les projets de développement économique. De son côté, le président de l'Assemblée nationale, Saïd Bouhadja, s'est félicité du débat riche qui a marqué l'examen du projet de loi en question estimant que cela démontre l'exercice de la démocratie.