Le siège de l'Aadl L'augmentation est presque symbolique au regard de ce que l'Etat a déployé comme moyens financiers et même en matière d'assiette foncière qui est cédée presque symboliquement. Le coût de la construction et le prix du logement sont désormais fixés par un arrêté interministériel publié dans le Journal officiel no 55 (JO). Le texte souligne que «le coût de réalisation du logement destiné à la location-vente est fixé à raison de 50.000 DA le mètre carré du logement et de 589.000 DA par logement pour les voiries et réseaux divers (VRD)», précise l'arrêté. Ce qu'il faut retenir par rapport à cette augmentation de 23%, c'est que l'affaire remonte à 2016 où la tutelle, le ministère de l'Habitat en l'occurrence, avait mené de longues tractations avec le ministère des Finances pour arriver à un accord qui tienne compte des moyens financiers dont dispose le Trésor public pour financer la réalisation des logements de type location-vente. D'ailleurs, en ces temps-là, le ministère de l'Habitat avait précisé «qu'il avait été convenu, avec le ministère des Finances, après de longues négociations de près de neuf mois, d'augmenter de 23% les prix des logements location-vente Aadl pour les souscripteurs inscrits par Internet en 2013 (Aadl 2)», a précisé le communiqué de la tutelle considérée. L'arrêté en question rappelle que «le logement destiné à la location-vente, objet de la demande enregistrée en 2001-2002, bénéficie de l'aide de l'Etat pour la prise en charge totale des VRD tertiaires à concurrence de 100%, et bénéficie aussi de l'aide de l'Etat d'un montant de 10.000 DA sur le coût du mètre carré», pour ainsi dire, le coût réel de logement de la formule location-vente est loin de refléter la grille des prix qui sont entretenus sur le marché de l'immobilier ou du foncier. Cette approche qui a été développée par l'Etat par rapport aux bénéficiaires de logements Aadl 1 était conçue sur la base de l'embellie financière qui a caractérisé la période de 2001-2005. Sans oublier que le taux de l'inflation ne dépassait pas 3,5% ce qui explique même que la valeur du dinar n'avait pas connu une dépréciation aussi drastique comme c'est le cas aujourd'hui où la spirale inflationniste qui est estimée à 6,8% et la chute libre du prix du pétrole font que la monnaie nationale subit une érosion spectaculaire et du coup, la réévaluation devrait se faire sur la base de ces nouveaux indices. Tout compte fait, l'augmentation de 23% concernant les prix du logement location-vente Aadl pour les souscripteurs inscrits par Internet en 2013 (Aadl 2), ne représente nullement le vrai coût de ces logements dans la mesure où l'Etat à travers le ministère de l'Habitat et le Trésor public prennent sur leur charge l'essentiel du financement en matière de coût de la construction ou en matière de prix des logements sachant que le bénéficiaire dans le cadre de la formule location-vente «verse 25% du reste du montant du prix du logement après déduction des aides consenties par l'Etat, et doit s'acquitter de la différence pendant une durée n'excédant pas 20 ans», pour un F3 qui est estimé à 140 millions et un F4 à 170 millions de centimes. Le calcul ne diffère pas par rapport aux bénéficiaires de 2013, bien au contraire et malgré la dévaluation et la dégringolade du dinar, l'augmentation de 23% n'est pas du tout un coût qui va être une sorte de fardeau où le bénéficiaire va le supporter difficilement. La masse salariale qui a pris sa courbe ascendante durant la période de 2012-2013, s'est mise au même niveau de la barre inflationniste qui persiste à nos jours. Ledit arrêté fixant le coût de construction et le prix du logement location-vente pour les bénéficiaires de 2013 indique que «le logement destiné à la location-vente, objet de la demande enregistrée en 2013, bénéficie de l'aide de l'Etat pour la prise en charge partielle des VRD tertiaires à concurrence de 72%, et bénéficie aussi de l'aide de l'Etat d'un montant de 5000 DA sur le coût du mètre carré», pour ainsi dire, l'augmentation est presque symbolique au regard de ce que l'Etat a déployé comme moyens financiers et même en matière d'assiette foncière qui est cédée presque symboliquement en sachant que le prix du foncier sur le marché supplante de loin le prix de la construction. Dans les deux cas, que ce soit pour le foncier ou le bâti, cette augmentation n'affecte en rien la masse salariale des bénéficiaires de cette formule, à savoir la location-vente. Pour être précis, le F3 sera cédé à 210 millions et le F4 à 270 millions. Ce qui est avantageux pour les bénéficiaires de 2013 c'est qu'ils sont appelés à verser 25% du reste du montant du prix du logement après déduction des aides consenties par l'Etat, et doivent s'acquitter de la différence pendant une durée n'excédant pas 25 ans. La durée de 25 années n'existait pas comme avantage pour les bénéficiaires de 2001-2002. L'Etat faisant preuve d'attachement à son caractère social, cette formule a dès lors acquis cette importance puisque à l'origine, elle s'adressait aux couches moyennes de la société qui ne pouvaient pas se permettre le luxe d'une location en dysfonctionnement total avec leur mensualité en deçà des prix qui sont entretenus dans le marché de l'immobilier. Certes, la crise économique et financière prend une ampleur manifeste, mais il reste tout de même une volonté d'assumer les grands choix stratégiques quant aux besoins vitaux de la société de la part de l'Etat, tels que le logement qui reste un produit que les pouvoirs publics subventionnent mordicus.