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"Avec la connivence de certains pays européens..." AU PARLEMENT EUROPEEN, DES ASSOCIATIONS MAROCAINES ACCUSENT RABAT DE «VIOLATIONS GRAVES» DANS LE RIF
La région du Rif est verrouillée depuis plusieurs mois C'est unanimement que les représentants du mouvement associatif des droits de l'homme ont cloué au pilori la politique sécuritaire, unique réponse de l'Etat aux revendications économiques et sociales légitimes de la population, victime d'une «violente répression». A la faveur d'un colloque sur le mouvement de protestations et de revendications du Hirak tenu lundi au siège du Parlement européen à Bruxelles, des associations marocaines de défense des droits de l'homme ont mis au banc des accusés les autorités marocaines coupables de «violations graves» de ces droits et de brutale répression du mouvement populaire et pacifique dans la région du Rif. Selon les représentants de ces associations, qui apportaient leur témoignage sur les méthodes et les dépassements des forces de l'ordre marocaines, pour réprimer le Hirak, les revendications des manifestants étaient «justes et légitimes», mais n'ont obtenu pour seule réponse que des «violations graves des droits de l'homme». C'est ainsi que le président de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (Asdhom), Saïd Fawzi, a procédé à un vibrant plaidoyer contre l'utilisation abusive de la violence, les arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants subis par les manifestants de la part des policiers, pour s'insurger au bout du compte contre «la militarisation accrue de la région». Dans son argumentaire, il a expliqué que certaines raisons, parmi d'autres, de la révolte observée dans la région du Rif résultent principalement de l'absence continue de droits civils, politiques et socio-culturels pour la population locale. Il a conclu en balayant d'un revers de la main, les prétendues aspirations au «séparatisme» évoquées par le Premier ministre marocain pour tenter de justifier l'ensemble des exactions commises à l'encontre des animateurs du Harik. Quant à la représentante de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (Cmodh), Khadija Ryadi, elle a corroboré ces propos en soulignant sa vive préoccupation quant à la «dégradation alarmante» des droits de l'homme dans la région du Rif parlant de plusieurs centaines d'arrestations arbitraires et de conditions de détention déplorables. A cet égard, elle a dénoncé avec force la «politique de l'impunité» et «l'instrumentalisation» de la justice au service du pouvoir, relevant au passage que la situation présente au Rif constitue «la parfaite illustration»de la régression «inquiétante» et «généralisée» des droits de l'homme au Maroc dont elle déplore en outre qu'il bénéficie de «la connivence de certains pays européens, notamment la France». C'est unanimement que les représentants du mouvement associatif des droits de l'homme ont cloué au pilori la politique sécuritaire, unique réponse de l'Etat aux revendications économiques et sociales légitimes de la population, victime d'une «violente répression». Comme aussi ils ont parlé d'une région «assiégée» d'où les ONG sont refoulées ou expulsées alors que les journalistes y sont emprisonnés. Des chiffres ont été évoqués par le représentant du Rif Alert, collectif d'associations de solidarité et des droits de l'homme aux Pays-Bas, selon lesquels près de 500 personnes ont été arrêtées depuis le commencement, 550 autres ont été assignées à résidence et 200 sont en attente de procès. Toutes ont été unanimes à demander à l'Union européenne d'intervenir auprès des autorités marocaines pour un respect des droits de l'homme, la libération des détenus et l'envoi d'observateurs et d'enquêteurs pour cerner la réalité de la répression. Le représentant de la Coordination des organisations démocratiques marocaines de France, Saïd Saouti, a abondé dans le même sens et a été rejoint par d'autres intervenants pour considérer que l'interdiction faite aux ONG de pénétrer dans le Rif est une preuve suffisante pour confirmer les dires des militants marocains des droits de l'homme.