Le ministre de la Santé Contrairement à ses prédécesseurs, le nouveau ministre veut s'attaquer à l'origine du mal et non pas de traiter les symptômes. Le secteur de la santé va opérer sa mue! Un projet portant réorganisation de ses services à travers le pays serait en préparation. C'est l'information-phare qu'a faite avant-hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hazbellaoui, à partir de Boumerdès où il était en déplacement. Encore à l'étude, le projet en question atterrira très prochainement sur le bureau du Premier ministre. L'objectif de ce projet, selon Hazbellaoui, est de garantir un équilibre entre les offres médicales et les prestations sanitaires. «Il s'agit là aussi de la mise au point d'une véritable stratégie pour ce qui peut être fait en matière de promotion du secteur, tant sur le plan de la prise en charge des malades que de la garantie de conditions de travail idoines pour les professionnels du secteur, à travers le pays», a-t-il ajouté, en précisant que ce projet est élaboré en coordination avec les autres partenaires du secteur. L'autre objectif de ce projet, indique en outre le ministre de la Santé qui s'exprimait lors d'un point de presse, «est de combler certaines carences accusées principalement en matière de spécialistes». S'exprimant par ailleurs au sujet de l'épineux problème du déficit accusé en matière de paramédicaux et de radiologues, Mokhtar Hazbellaoui a estimé que ce problème n'est pas propre à l'Algérie. «Le manque en paramédicaux et radiologues se pose dans de nombreux pays, y compris dans ceux dits développés». Selon le ministre, ladite défaillance ne tardera pas à connaître son épilogue. «En effet, l'Etat est en train de mettre en place des moyens colossaux pour renforcer le volet formation.» Pour le premier responsable de la santé, «l'Algérie ne souffre pas d'un déficit en la matière, mais plutôt d'un déséquilibre dans la distribution de la ressource humaine». Un problème qui ne va pas sévir longtemps, tranche Hazbellaoui, en affirmant que «la réactivation du rôle de la direction générale de la formation continue relevant du ministère, grâce à la signature dernièrement d'un accord avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, portant relèvement des postes pédagogiques ouverts dans les spécialités médicales et paramédicales, viendra à bout de ce phénomène». Abordant par ailleurs le problème de la sécurité dans les établissements du secteur, le ministre a fait part de démarches en cours, avec le ministère de l'Intérieur, en vue de la mise en place d'un dispositif qui garantira la sécurité au sein de toutes les structures de santé du pays. Concernant la mortalité infantile, le ministre a fait part «d'un chiffre de 60 décès/an actuellement, que nous tenterons de réduire à zéro». «Le ministère s'attelle à trouver les solutions idoines pour réduire ce chiffre à zéro», a-t-il déclaré. Pour ce faire, l'hôte de la wilaya de Boumerdès a fait savoir que son département est en train de recenser tous les cas de décès d'enfants à travers les hôpitaux du pays, afin d'étudier et de passer au crible les causes ayant mené au décès de ces bébés. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la récurrence de ce phénomène dans nos structures de santé a pris une tournure dangereuse ces dernières années. Des familles et des parents ont organisé en effet des sit-in et des rassemblements de contestation dans de nombreuses wilayas du pays. Dans la wilaya de Djelfa où a eu lieu le dernier cas, les parents sont allés jusqu'à agresser des sages-femmes. Afin de défendre et de crier leur ras-le bol, les sages-femmes ont riposté de leur côté dans plusieurs wilayas, en organisant des rassemblements et en observant des arrêts de travail. Ces dernières refusent en effet d'être un bouc émissaire. Le décès d'un nouveau-né, selon les dires de ces dernières, est la résultante d'un tas de facteurs. Le manque d'effectifs, le nombre important de parturientes et l'absence d'un cadre de travail adéquat, sont entre autres à l'origine de cette défaillance. Il faut relever également que les sanctions que l'ex-ministre de la Santé a prises à l'encontre des sages- femmes, comme solution, se sont vite avérées inefficaces. Ainsi, le nouveau ministre veut initier une nouvelle démarche qui se baserait sur des critères scientifiques, à savoir s'attaquer à l'origine du mal et non pas de traiter les symptômes.