L'entraîneur français a fêté hier à Getafe son 100e match sur le banc du Real Madrid. Retour sur les raisons de son incroyable succès. 74 victoires, 17 nuls et seulement huit défaites. Sept titres, dont deux ligues des champions. Les chiffres sont impressionnants. Epoustouflants. Entraîneur novice à sa nomination en janvier 2016, en remplacement de Rafael Benitez, Zinédine Zidane est devenu, en l'espace de 21 mois, une référence mondiale du métier. L'égal des plus grands. Samedi, à Getafe (16h15), le technicien français (45 ans) dirigera son 100e match sur le banc du Real Madrid. L'occasion de revenir sur les décisions fortes qui lui permettent d'entretenir en tant qu'entraîneur sa légende comme joueur. Insatiable, Cristiano Ronaldo veut tout le temps jouer. Tout le temps marquer. Pour laisser une trace indélébile dans l'histoire du football. Mais en dépit de ses immenses qualités de footballeur, le quadruple Ballon d'or ne peut rien contre le temps qui passe. A 32 ans, «CR7» ne peut plus enchaîner les saisons en disputant l'intégralité des rencontres. Zidane l'a bien compris et, surtout, il a réussi à le faire comprendre à la star portugaise, qui accepte désormais d'être remplacée en cours de match et se retrouve même parfois au repos. Une gestion qui porte ses fruits dans les moments décisifs. Plus frais physiquement, Ronaldo a ainsi terminé la dernière saison en boulet de canon. Et le Real a réalisé le doublé championnat-Ligue des champions... Une équipe n'est pas qu'une addition de talents. C'est un équilibre, une alchimie. Zidane joueur a connu l'époque des «Galactiques» du Real Madrid, avec Figo, Ronaldo, Beckham ou encore Raul. Mais aussi Claude Makelele. Un joueur de l'ombre indispensable pour stabiliser l'équipe au milieu de terrain. Aussitôt nommé, «ZZ» a trouvé «son Makelele» en la personne de Casemiro, rapidement propulsé dans l'équipe-type en lieu et place de James Rodriguez (depuis parti au Bayern Munich). Un choix au départ discuté. Mais aujourd'hui salué par tous. Le Brésilien n'est peut-être pas hyper-spectaculaire, mais il assure à merveille les arrières des «artistes» de devant, la «BBC» notamment (Benzema-Bale-Ronaldo). Passé par le Castilla, la réserve du Real Madrid, avant de prendre les rênes de l'équipe première, Zidane a appris à travailler avec les jeunes joueurs. Il n'hésite donc pas à les utiliser régulièrement, ce qui présente le double avantage de les faire progresser à vitesse grand V, tout en reposant certains cadres. L'ailier Lucas Vazquez (26 ans) est ainsi devenu un élément important de la rotation depuis l'arrivée du Français. En l'absence de Benzema, blessé, l'attaquant Borja Mayoral (20 ans) s'est récemment illustré. Tout comme le latéral d'origine marocaine Achraf Hakimi (18 ans), lancé dans le grand bain après les ennuis de santé de Dani Carvajal. Et ce n'est sans doute pas terminé puisque toutes les recrues estivales du Real ont moins de 22 ans (Dani Ceballos, Marcos Llorente, Theo Hernandez, Jesus Vallejo)... En pleine bourre depuis le début de la saison, Isco aurait pu ne plus être un joueur du Real Madrid. L'an dernier, le club a voulu s'en séparer. Mais Zidane s'est opposé à son départ. Résultat, l'international espagnol a été l'un des hommes clés de l'équipe qui a presque tout gagné en 2017 (Liga, Ligue des champions, Supercoupe d'Europe et Supercoupe d'Espagne). L'ancien joueur de Malaga, qui a récemment prolongé son contrat (jusqu'en 2022), figure même dans la liste des 30 nommés pour remporter le prochain Ballon d'or. Zidane a également insisté auprès des dirigeants pour conserver Marco Asensio à son retour de prêt de l'Espanyol Barcelone (2015-2016). D'abord peu utilisé, le gaucher a (encore) donné raison à son entraîneur en inscrivant plusieurs buts décisifs dans la dernière droite la saison passée et en s'affirmant comme l'une des révélations internationales du moment.