Avec l'approche du nouveau rendez-vous électoral, la classe politique se prépare activement à vivre une nouvelle aventure démocratique. En effet, les prochaines élections législatives constituent l'étape cruciale pour l'avenir de certaines formations politiques. Si certains partis ont déjà entamé leur campagne sur le terrain comme le RND, et que d'autres s'accrochent, comme ils le peuvent, au gouvernement pour sauver ce qui reste de leurs partis, d'autres encore attendent tranquillement le moment propice pour s'engager définitivement dans la bataille électorale. C'est le cas, notamment, du PT et du FFS, qui réservent encore leurs réponses quant à leur participation aux élections. Une stratégie connue des deux formations, déjà utilisée en 1997, afin de se démarquer des partis proches du pouvoir et prouver ainsi au peuple leur sincérité politique. Même si ces deux formations disposent d'une large assise électorale, elles redoutent quand même une éventuelle fraude électorale qui peut réduire leur présence à l'Assemblée. Une crainte qui a été souvent exprimée par le porte-parole du PT, Mme Louisa Hanoune et par le premier secrétaire du FFS, M.Djeddaï, lors de leurs différentes interventions. Le FFS a conforté sa place sur le terrain et dans les médias, et le PT a renforcé sa position politique, en menant un combat solitaire à l'Assemblée, réussissant à obtenir, avec seulement trois députés, l'inscription d'un article au profit des bénéficiaires des allocations familiales. Une action politique qui vaudra son pesant d'or lors des prochaines législatives, «si toutefois, les élections étaient propres et honnêtes», déclarait Hanoune lors du dernier forum d'El-Youm. Pour le parti d'Aït Ahmed, en revanche, le parcours a été semé d'embûches. Après l'ère Kerboua, où le FFS était plongé dans le doute et le marasme politique, revoilà l'ère Djeddaï, connu pour son engagement et son audace à critiquer le pouvoir. Une figure emblématique de la classe politique qui a été placée par Aït Ahmed, pour remet- tre en selle le parti et le mener vers la victoire politique aux prochaines élections. Avec l'échec de la politique menée par le RCD, la gestion positive et intelligente de la crise en Kabylie par le FFS, ce dernier détient l'occasion propice et inespérée de reprendre sa place de troisième force politique acquise légitimement et honnêtement au lendemain des élections législatives de décembre 1991. Mais c'est compter sans la menace islamiste qui continue, malgré le poids et les années, à faire son petit bonhomme de chemin dans la démocratie. Si la participation du MSP demeure encore incertaine, malgré les interventions critiques qui ont été faites par le cheikh Nahnah contre le gouvernement, il reste que la seconde force politique «à l'Assemblée» est capable du pire comme du meilleur au prochain rendez-vous électoral. En effet, malgré sa participation au prochain gouvernement, le MSP dispose toujours d'un électorat fidèle et surtout d'un budget conséquent pour mener à bien sa campagne. Ce n'est pas le cas de son dauphin, le mouvement Ennahda, qui a été délesté de sa base par le parti rival El-Islah d'Abdallah Djaballah. Le leader d'Ennahda, Lahbib Adami, est contraint, pour survivre politiquement, de «monnayer» sa place à l'Assemblée par des voix et un soutien total à la politique du gouvernement. Pour Djaballah, le leader d'El-Islah, en revanche, la mission demeure encore délicate, puisqu'il doit s'engager dans la bataille électorale sur trois fronts: il aura à affronter les partis proches du pouvoir qui bénéficient de l'appui de l'administration, comme le FLN et le RND, les partis islamistes rivaux, comme Ennahda et le MSP, et «les démocrates laïques» comme le RCD, l'ANR et le MDS. Ces derniers, qui ne disposent pas réellement de poids politique pour faire un bon parcours lors des prochaines législatives, sont condamnés à s'unir en front pour espérer faire un score honorable. Enfin, restent les indépendants tant redoutés par le secrétaire général du RND, M.Ouyahia, et qui sont composés essentiellement de personnalités politiques, dont les formations n'ont pas obtenu l'agrément vital du ministère de l'Intérieur, qui leur permet de participer à ces échéances électorales. Ces partis sont essentiellement El-Badil et le Front démocratique de Ghozali, dont certains députés activent toujours à l'Assemblée, mais surtout certains ex-membres de l'AIS qui veulent se recycler en politique, après un parcours belliqueux.