La forêt «Erich» La forêt «Erich» qui a survécu aux multiples incendies criminels, encourt un réel danger si dans l'immédiat des mesures pour la protéger ne sont pas prises. Après la symbolique opération de reboisement, le premier responsable de Bouira a écouté des explications relatives à l'aménagement de la forêt située à la sortie nord du chef-lieu de la wilaya. Le projet d'aménagement de la forêt récréative d'«Erich» continue à s'étirer dans le temps. A l'occasion de la Journée de l'arbre et lors de la visite du site, le wali a réécouté des propos qui relèvent d'un passé lointain. Quatre walis se sont déjà succédé à la tête de la wilaya sans que ce projet ne voit le jour. En 2012 déjà, un projet d'aménagement pour un montant avoisinant les 120 millions DA avait été lancé. Un conflit a opposé l'entreprise réalisatrice et le maître de l'ouvrage, à savoir la Conservation des forêts. Les deux protagonistes s'accusaient mutuellement de vouloir bloquer le projet. L'entreprise réclamait son dû et se plaignait d'être lésée et la Conservation des forêts, accusait l'entreprise de surfacturation. Du temps de Ali Bouguerra, les concepteurs avaient parlé de la réalisation d'un restaurant gastronomique, de pistes cyclables, d'un centre de sport équestre, un espace de détente pour enfants... aujourd'hui, hormis quelques kiosques devenus des beuveries, quelques passages couverts de gravier, quelques bancs éparpillés sous les arbres, la forêt est toujours démunie de structures en mesure d'attirer les familles. Certes, les fins de semaine, la gendarmerie assure la sécurité mais aucune autre prestation n'est offerte aux visiteurs. Pour l'histoire, voilà ce que disait l'ex-wali aujourd'hui à Oran à l'occasion d'une de ses sorties. Miloud Cherifi a eu des termes durs à l'égard du représentant de l'Ergr (organisme public chargé de la gestion de l'espace): «Qu'est-ce que vous avez accompli ici? Rien! Vous êtes là, à vous tourner les pouces. Ce problème prétexte du manque d'énergie est-ce que vous êtes venu m'en parler? Non. Est-ce que vous avez transmis des doléances en ce sens, également non. Vous êtes là les bras croisés. C'est inadmissible!» Ce qui devait être un grand centre de détente n'est en fait qu'un lieu banal. «Très franchement c'est du gâchis. A chaque fois que je viens ici, je suis consterné par autant de défaillance et de laisser-aller. Les citoyens n'ont aucun espace de loisir et de détente et vous êtes là, à me parler de raccordement électrique.» La dégradation est plus manifeste à l'entrée de ce «poumon de la ville de Bouira». Plusieurs personnes sont venues s'installer pour y exercer moult activités commerciales. En plus des loueurs de chevaux, les loueurs de petits véhicules, les vendeurs des jus exposés au soleil... même le petit parc d'attractions doté de deux balançoires et de deux toboggans ne désemplissent pas. Un terrain de football a été transformé en parc automobile. La forêt «Erich» qui a survécu aux multiples incendies criminels lors de la décennie noire encourt un réel danger, si dans l'immédiat des mesures ne sont pas prises pour la protéger. La construction de baraques au milieu de la forêt est une grave atteinte à la nature. Le grand projet n'est d'aucun impact. Les gens qui se rendent à «Erich» cherchent un contact avec la nature, ils sont en quête de fraîcheur et d'air pur. «Aucune activité commerciale ne doit être autorisée sur les lieux, aucune construction ne doit être permise, les lieux doivent rester vierges...» conclut notre médecin, qui pratique quotidiennement son jogging au milieu des arbres. La direction de la jeunesse, de son côté est intervenue et a engazonné le terrain de football, mais sans l'alimenter en eau et en énergie électrique. La promesse de mettre en place des lignes de transport depuis et vers cette forêt n'est plus qu'un lointain souvenir. Même la retenue collinaire qui s'y trouve a fini par devenir un danger et chaque année on enregistre des noyades de jeunes avides de natation et de fraîcheur. Le lancement des travaux confiés à une entreprise privée tarderont et s'étireront dans le temps puisque jusqu'à hier, ils n'étaient toujours pas achevés. Les kiosques sont sans portes et fenêtres. Il faut aussi préciser que le projet n'a toujours pas prévu de sanitaires. Les visiteurs se soulagent derrière les arbres. Pour l'éclairage, on annonce le recours aux panneaux solaires qui seront installés dans un avenir proche. S'agissant toujours d'espaces de détente pour les familles, un autre site mérite qu'on s'y attarde. Il s'agit de l'ancien parc d'attractions de Bouira prêté par l'APC à la direction du parc du Djurdjura. En y entrant hier en compagnie du wali, tout le monde aura remarqué les écriteaux invitant le public à respecter les lieux, à préserver la nature, les bancs installés çà et là. Est-ce que Monsieur le wali sait que cet espace est interdit au public depuis que la direction du parc du Djurdjura a été transférée en raison de l'insécurité qui prévalait à Tikjda? Le lieu donne l'impression d'un espace privé qui n'est visité et ouvert qu'en pareille circonstance. Les citoyens de Bouira demandent la réouverture de cet espace adapté aux familles. Il peut être source de revenus et faire nourrir des familles.