La forêt Errich surplombe la ville de Bouira. Cette forêt s'étale sur 35 ha. Elle est le lieu de détente et de loisir pour des milliers de personnes qui s'y rendent chaque jour pour effectuer des joggings et des parties de football. Elle s'étale sur la partie nord du chef-lieu de wilaya. Ce coin naturel subit, au grand dam des citoyens qui s'y rendent quotidiennement, des dégradations. N'en déplaise aux responsables des forêts qui ont crié au scandale, quand notre journaliste Tahar Fattani avait, dans un papier, rapporté cette triste vérité, la forêt Errich encourt un risque immense quand des braconniers coupent à leur guise des arbres pour les revendre à des constructeurs. La nouveauté est que parfois, on déracine carrément les pins. Des citoyens amoureux de la nature tentent de freiner le massacre mais seuls, ils ne peuvent rien. Les amis de Tikjda, un groupe de bénévoles, se démène, contre vents et marées, pour rendre à ce lieu sa véritable vocation de coin reposant, propre et de lieu d'oxygénation. «La question est de savoir pourquoi l'arsenal juridique qui est mis en place pour préserver la nature ailleurs, est lettre morte à Bouira», nous confie un citoyen retraité adepte du jogging. Le groupe qui mène une guerre contre les destructeurs n'est pas propriétaire des lieux et lui-même s'est attiré les foudres d'une association agréée qui a crié au scandale quand nous avons rapporté les actions de ce groupe. Cette association s'est permise de nous faire une mise au point pour nous accuser de faire l'apologie de ce groupe. A tort ou à raison, la réalité est amère et la forêt d'Errich, réservoir d'oxygène, risque de disparaître. L'appel est lancé aux responsables pour y instaurer la loi qui interdit formellement la coupe des arbres. La commune de Bouira a, plusieurs fois, parlé d'un projet qui semble moisir dans des tiroirs. Les directions des forêts et de l'environnement sont directement interpellées pour arrêter l'hémorragie et pour affecter un gardien permanent afin d'éviter le braconnage et la coupe des arbres à des fins de construction. Il faut aussi le balisage et l'interdiction de toute entrée de véhicules à l'intérieur de la forêt. Réactiver les missions du parc d'attractions, actuellement siège de la direction du parc du Djurdjura. La création de points d'eau et la préservation de la retenue collinaire existante et son utilisation exclusive à la faune et la flore, l'aménagement des aires de jeu et de repos aux nombreuses familles avides d'air pur et de calme, sont des propositions réalistes.