La porte leur est grandement ouverte, étant donné qu'il n'y a quasiment aucune concurrence interne. La flotte nationale de transport maritime de marchandises ne détient actuellement que 3% des parts de marché. L'Algérie, eldorado des sociétés internationales de transport maritime! On peut dire qu'elles se remplissent bien les poches dans ce pays qui importe presque tout! En effet, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, a révélé, jeudi dernier à Tipasa (à 61 km à l'ouest d'Alger, ndlr), l'ampleur de la catastrophe. «Les frais des prestations logistiques dans le transport maritime représentent 30% de la totalité des produits exportés», a-t-il fait savoir. «L'Algérie dépense annuellement des sommes colossales en devises, dans le transport maritime des marchandises, au moment où les frais des prestations logistiques représentent 30% de la totalité des produits exportés, contre un taux de pas plus de 10% signalé en Europe», a-t-il souligné pour montrer encore plus l'ampleur des dégâts. Si on prend en compte la valeur des importations de 2016 qui se chiffraient à 46,72 milliards de dollars, cela nous donne plus de 14 milliards de dollars de frais de fret maritime, soit presque autant que le déficit de la balance commercial! Un éden donc pour ces sociétés de transport maritimes dont certaines se sont spécialisées que dans le transport de marchandises vers l'Algérie. Il faut dire que la porte leur ait grandement ouverte, étant donné qu'il n'y a quasiment aucune concurrence interne. La flotte nationale du transport maritime de marchandises ne détenant actuellement que 3% des parts de marché. La Société générale maritime, entreprise publique qui est la seule à activer actuellement dans le domaine ambitionne d'arriver à court terme à 30% de parts de marché, avant d'atteindre à long terme les 80%. Mais cela a tout à fait l'air d'un voeu pieux! A elle seule, elle ne pourra incontestablement pas assurer toute la demande. On comprend mieux pourquoi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait insisté auprès du patronat algérien, lors de l'université d'été du Forum des chefs d'entreprise (FCE) qui s'est tenue le mois dernier, à investir dans ce domaine qu'il qualifiait à juste titre de vierge. «A l'avenir, nous devons avoir des entreprises qui explorent les marchés extérieurs, l'emballage, la location, le transport de marchandises et même des entreprises privées dédiées au transport aérien et maritime de marchandises», avait soutenu le chef de l'Exécutif. Afin de faciliter aux privés, devenus partenaires inéluctables du gouvernement, l'investissement dans ce secteur prometteur, les autorités oeuvrent en premier lieu à assurer la qualification de la ressource humaine. Ainsi, trois conventions de formation spécialisée (en post- graduation) dans le domaine du transport maritime ont été signées avec l'Ecole supérieure de commerce de Koléa (Tipasa). Le ministre des Transports a fait part, à cet effet, de la formation de plus de 800 cadres au Centre de formation en gestion maritime et portuaire, notamment dans les spécialités de manutention, magasinage, pointage et reconnaissance de marchandises. La création du Centre de formation en gestion maritime et portuaire, relevant de la Société générale maritime, a été dictée par la couverture des besoins de formation ressentis par les entreprises du domaine, selon Zaalane qui a signalé la signature de conventions avec de nombreuses entreprises, pour la formation de leurs cadres et employés, dont des sociétés d'assurance, la Compagnie de transport maritime des marchandises Cnan-Nord et la Société nationale de transport maritime des hydrocarbures. Mais est-il suffisant pour conquérir ce secteur vital pour notre économie nationale? Wait and see...