Un programme national du planning familial, c'est une urgence Le ministre est revenu hier devant la commission parlementaire de la santé avec la copie qui a été élaborée par son prédécesseur. L'Etat veut contrôler le taux de natalité. «Il y aura bientôt un programme national du planning familial, c'est une urgence», a déclaré le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, hier, devant les députés. Le professeur Mokhtar Hazbellaoui, qui a présenté le projet de loi sur la santé devant la commission parlementaire de l'APN a considéré que le taux de fécondité a explosé et d'ici 10 ans la population inactive (enfants et vieux) va dépasser la population active. En plus clair, le nombre d'enfants par famille sera limité. La tutelle veut, à travers cette décision, réduire la charge sur la sécurité sociale dont l'impact financier pèse très lourd. Ce n'est pas tout. Devant le manque flagrant de sages-femmes au sein des établissements de santé et la surcharge constatée au niveau des services de maternité, la tutelle opte pour la solution facile en instaurant un planning familial. «Le taux de natalité qui est estimé à 1 million de naissances n'est pas aussi important au point d'élaborer un planning national», a regretté une élue qui est médecin de formation et soutient que le nombre d'enfants au sein des familles ne dépasse pas généralement quatre. «Vu la cherté de la vie, les couples se limitent à deux ou trois enfants», a-t-il soutenu en précisant que cela risque même de poser problème sur le renouvellement des générations à long terme. Par ailleurs et sur le projet de loi sur la santé, les députés étaient surpris de découvrir le contenu du texte qui n'a pas fait l'objet de modification. Après un an de report, le projet a été présenté tel quel. Le projet, reporté depuis plus d'une année, n'a pas fait l'objet d'une nouvelle révision. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hazbellaoui est revenu hier devant la commission parlementaire de la santé avec la copie qui a été élaborée par son prédécesseur. Interpellé sur cette question, le ministre de la Santé a été peu convaincant. «Il n'y a pas lieu de faire une deuxième lecture», a-t-il proprement déclaré en indiquant avoir lu tout le document soutenant qu'il permettra de régler les problèmes du secteur. «Il n'y a pas eu de changement dans le texte de loi», a reconnu Zina Yekhlef, élue de Béjaïa qui est à son deuxième mandat. Une même déclaration été faite par la députée du Parti des travailleurs, Nadia Chouitem. Cette élue d'Alger a déploré la marginalisation des partenaires sociaux dans l'élaboration d'un texte aussi important. Selon elle, ce projet de loi a remis en cause la gratuité des soins. «Le ministre qui a assuré de la gratuité des soins, n'a pas été convaincant», a-t-elle soutenu en précisant que les articles 12 et 17 du projet de loi consacrent la gratuité et l'accès aux soins. Cependant, les articles 343 jusqu'à 351, sont contradictoires en parlant du financement par l'Etat des soins dans le secteur privé. «On ne comprend pas comment on finance les soins dans le secteur privé alors que le même projet dit que le financement du secteur public est soumis à un contrat d'objectif et de performance», a-t-elle relevé. En tout cas, ce projet de loi va relancer la polémique et provoquer la colère des partenaires sociaux. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique et l'Ordre des médecins rejettent ce document en accusant la tutelle d'avoir ignoré leurs revendications pour une meilleure prise en charge des problèmes du secteur.