«Le FIS ce n'est pas la solution de l'Algérie, c'est son problème.» Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR) a affirmé, hier, que son parti est pour le principe de l'amnistie générale avec comme seul préalable que «la défaite militaire du terrorisme ne se transforme pas en victoire politique de l'islamisme». Au cours d'un meeting populaire organisé, hier, à la salle Ibn Khaldoun, à l'occasion de la célébration du 43e anniversaire de l'Indépendance, l'ancien ministre des Travaux publics, sous la bannière du RCD, explique devant une salle archicomble que son soutien à la démarche présidentielle est motivé par le fait que les termes et le contexte dans lesquels elle se présente sont à l'opposé de ceux qui ont prévalu dans le contrat de Rome, au milieu des années 90. «Il s'agissait en ce temps-là de capituler devant un terrorisme destructeur et arrogant en l'intronisant aux commandes de l'Algérie, et il s'agit aujourd'hui d'un Etat fort et vainqueur qui sait se montrer généreux», dira M.Benyounès, en décochant tout de même des flèches empoisonnées en direction d'Ahmed Ben Bella, qui avait appelé à la réhabilitation du FIS dissous dans le cadre justement de cette amnistie générale. «Le FIS ce n'est pas la solution de l'Algérie, c'est son problème. Il ne faut pas que les responsables du FIS reviennent sur la scène politique», lance le responsable de l'UDR, pour qui cette condition constitue un préalable scellé et non négociable pour le parti qu'il dirige. Abordant le problème des disparus, M.Amara Benyounès, offensif, affirmera que les disparus sont scindés en trois catégories: «Ceux qui sont morts au maquis», «ceux qui sont kidnappés par le GIA» et enfin «une minorité enlevée par les services de sécurité pour lien avec le terrorisme». Le porte-parole de l'UDR, concernant la dernière catégorie, en appelle aux hautes autorités de l'Etat afin de les libérer si aucune charge n'est retenue contre eux. M.Benyounès a, par ailleurs, salué tous ceux qui ont constitué un front pour faire barrage aux islamistes d'accéder au pouvoir en 1991. «Je suis avec les généraux qui ont arrêté le processus électoral de 1991», lance-t-il en expliquant que cela a sauvé l'Algérie de l'obscurantisme et du fanatisme des islamistes qui avaient déjà annoncé la couleur de ce que va être la vie des Algériens bien avant les élections législatives de 1991. Le porte-parole de l'UDR fera, au cours de son intervention, le tour de la situation de l'Algérie depuis son indépendance. «L'indépendance nous a été confisquée par l'armée des frontières», assénera-t-il devant l'assistance. D'après lui, l'indépendance de l'Algérie a démarré par un coup d'Etat, ce qui fait que les personnes au pouvoir depuis ce temps-là ne présentent aucune légitimité. Selon lui, les seules élections réellement transparentes en Algérie, sont celles du 8 avril et qui ont permis au candidat Bouteflika d'accéder une deuxième fois à la magistrature suprême. «Nous avons soutenu le candidat, puis le président Abdelaziz Bouteflika non pas par calcul mais par conviction», dira M.Benyounès arguant que c'est pour cela que son parti revendique le programme du chef de l'Etat et s'engage à contribuer à sa concrétisation sur le terrain. Concernant la situation en Kabylie, l'orateur qui reconnaît une évolution positive soulignera qu'il reste que la situation générale dans la région s'est tellement dégradée qu'il serait illusoire de croire que la solution viendrait du seul départ des «indus élus» et l'organisation d'élections locales anticipées. La solution, d'après lui, doit être politique et globale. Tout en suggérant un véritable plan Marshall pour sortir cette région du marasme économique dans lequel elle se débat, l'ancien 1er vice-président du RCD, appelle à l'organisation d'élections générales anticipées à travers tout le pays. Enfin, tradition oblige. M.Benyounès a tenu à rendre un grand hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance de l'Algérie. Néanmoins, le responsable de l'UDR a tenu à dénoncer les faux moudjahidine. Il dira à ce sujet, que les moudjahidine étaient moins de 60.000 à la fin de la guerre de Libération nationale et ils sont actuellement près d'un million. M.Benyounès révélera que rien qu'en pensions, l'Etat débourse pas moins d'un milliard de dollars pour ces gens-là qui se sont autoproclamés moudjahid au lendemain de l'indépendance.