Cet état de fait était prévisible au regard de la situation de laisser-aller qui a caractérisé le secteur de l'éducation. Suite aux résultats catastrophiques enregistrés au niveau de tous les établissements du secondaire de la wilaya d'Annaba, qui avoisinent les 22%, classant ainsi la wilaya au bas du tableau, les parents des élèves de terminale qui ont échoué à l'examen de cette année scolaire 2005, ont observé un rassemblement durant toute la journée du samedi 9 juillet 2005, devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya d'Annaba. Les dizaines de parents estiment que lors de cet examen, la part des choses n'a pas été faite, quant à l'évaluation des efforts de leurs enfants qui, après une année scolaire instable, par le nombre de grèves, paient les pots cassés. Leur protestation consiste en deux points essentiels : soit procéder à une contre-correction des copies des candidats recalés, soit une deuxième session en septembre, afin d'offrir une seconde chance aux élèves. Jugeant et estimant en même temps que les difficultés existant au sein du secteur de l'enseignement, à savoir entre le ministère de l'Education nationale et le Cnapest, ont eu des retombées négatives, notamment sur les résultats de l'examen, conjugué au stress engendré par l'incertitude à la suite des débrayages de l'ensemble des enseignants du secondaire et du technique. Tous ces facteurs ont été, selon l'ensemble des parents protestataires, à l'origine de l'échec de leurs enfants. En attendant une suite à leurs revendications, rédigées sous forme de plate-forme remise aux concernés, les parents promettent d'aller plus loin, au cas où il n'y aurait pas de suite à leurs doléances. Et en montrent du doigt les enseignants et la tutelle, qu'ils accusent être la cause principale de cette catastrophe scolaire. Ave aux de réussite de 22%, Annaba est classée 43e à l'échelle nationale, contre une 7e place en 2004, ave aux de réussite de 42%. Cette situation catastrophique est due au climat d'instabilité engendré par les grèves successives qu'ont vécues les élèves du 3e palier à Annaba. Selon le directeur de l'éducation de la wilaya de Annaba, M.Allem Abdellah, cette descente aux enfers n'est pas uniquement la conséquence de l'instabilité, elle est aussi due au climat d'incertitude qu'ont vécu les élèves durant toute l'année scolaire, ainsi qu'à la mauvaise prise en charge des élèves dans la plupart des établissements secondaires. Toujours, selon le même interlocuteur, ces piètres résultats ne sont que l'aboutissement logique d'une absence de conscience professionnelle des enseignants pourtant rémunérés. En contrepartie, le phénomène des cours payants a pris le dessus. Ce commerce juteux, exercé par certains professeurs, a beaucoup influé sur le rendement des élèves de terminale et a donc provoqué la perte de confiance des élèves vis-à-vis du secteur public. A ces facteurs s'ajoute le comportement des parents. Ces derniers n'hésitent pas à inscrire leur progéniture à des cours privés dont le prix varie selon l'importance de la discipline. A titre d'exemple, les cours de philosophie sont dispensés 800 DA en moyenne alors que ceux de matières dites «essentielles» telles que les mathématiques, les physiques et les sciences naturelles atteignent les 2000 DA. Il faut admettre aussi que ce résultat était prévisible au regard de la situation de laisser-aller qui a caractérisé le secteur de l'éducation ces dernières années. Résultat, les élèves en paient les conséquences.