Avec un peu plus de 24% de taux de réussite sur 9156 candidats, la wilaya de Annaba se classe au bas du tableau national des épreuves du baccalauréat session 2005. Ce faible taux était prévisible au regard de la situation de laisser-aller qui a caractérisé le secteur de l'éducation ces dernières années. A travers ses différents titres, la presse s'en était faite l'écho à plusieurs reprises, sans que personne intervienne pour mettre le holà. L'année scolaire 2004/2005 a été riche en événements négatifs, dont un s'est soldé par le décès d'une collégienne qui, livrée à elle même, a ingurgité de l'acide au CEM Bouzered Hocine. Un autre cas, tout aussi dramatique, qui avait failli coûter la vie à deux adolescents victimes de coups de fusil de chasse, tirés par un directeur d'école. Par ailleurs, l'occupation à des fins personnelles de locaux pédagogiques et de logements par des chefs d'établissement, des inspecteurs et des personnes qui n'ont aucun rapport avec le secteur est un autre problème, à l'exemple de la cour et des classes de l'école Benhamzaoui, celle du front de mer, du jardin d'enfants rue Bouscarein et de la cantine du 8 Mai 1945. Ce laisser-aller s'est également caractérisé dans l'absentéisme d'enseignants de différents établissements scolaires des trois paliers. Attiré par l'appât du gain généré par « les cours de rattrapage », certains enseignants ont utilisé leur propre salle de classe à cette fin. Il y a ceux qui, pour retarder de quelques années leur mise à la retraite, ont utilisé un faux extrait de naissance. « Les informations récoltées à travers différents titres de presse nous ont permis de mieux apprécier certains aspects de notre mission. Effectivement, un enseignant né en Tunisie a déposé un jugement des actes de naissance. Après enquête, il s'est avéré que l'intéressé avait atteint l'âge de mise à la retraite. Quant aux dossiers des occupations des salles de classe, de logements de fonction et autres locaux, nous allons enquêter et déterminer les responsabilités. » Tels ont été les propos exprimés par M. Allem, directeur de l'éducation de la wilaya lors de la conférence de presse tenue le 26 février 2004 et organisée au lycée Saint Augustin. Au vu du très faible taux de réussite du bac 2005, de l'anarchie ayant prévalu durant les épreuves dans différents établissements, de la réaction des recalés au baccalauréat et de leurs parents qui s'étaient rassemblés pour protester devant le siège de la direction de l'éducation, ce responsable n'a certainement pas pu « déterminer les responsabilités ». Ces derniers jours, avec le rassemblement en nombre des recalés au bac 2005 accompagnés de leurs parents devant le siège de la direction de l'éducation, la politique du « tout va bien » que l'on cherche à faire admettre a montré toutes ses limites.