L'heure de joindre l'acte à la parole est arrivé L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires doivent décider aujourd'hui. Le suspense est à son comble. Même si une extension de l'accord, d'une durée de 9 mois, semble être la décision qui vraisemblablement tient la route. Cette option sera en tous les cas celle qui sera défendue par l'Arabie saoudite chef de file de l'Organisation. Elle a été rendue publique par Mohammed ben Salmane Al Saoud, prince héritier d'Arabie saoudite et vice-Premier ministre, qui s'était déjà prononcé en faveur de la reconduction de l'accord de la baisse de production de 1,8 million de b/j jusqu'à la fin de l'année 2018. «Oui, bien sûr», avait répondu le prince lorsqu'on lui avait demandé, si l'Arabie saoudite soutenait la reconduction de cet accord lors d'une interview le 25 octobre sur Bloomberg News. Pour le moment c'est le black-out qui règne autour de cette information. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires doivent décider aujourd'hui de «la bonne décision pour les marchés», a indiqué hier le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suheil al-Mazrouei sans plus de détail. «Nous avons besoin de nous réunir, je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant», a-t-il répondu aux journalistes qui insistaient pour en savoir plus tout en mettant en exergue l'importance de la réunion technique qui était programmée plus tard dans la journée. Pour certains experts l'affaire semble pliée. On se dirigerait, en effet, tout droit vers la proposition défendue par Riyadh. «On estime que le débat sera entre une extension de six ou neuf mois. Or, le marché a intégré (dans les cours) une prolongation de neuf mois», relève Sukrit Vijayakar, fondateur du cabinet Trifecta Consultants. Fini le temps où le chef de file de l'Opep avait décidé de laisser glisser les cours de l'or noir. Le Royaume wahhabite a décidé de rendre coup pour coup. Pas question donc de revoir le baril replonger après qu'il eut franchi la barre des 60 dollars, le 27octobre, et atteint ses plus hauts niveaux depuis juillet 2015. Sa position actuelle est centrale dans ce bond enregistré par les prix du pétrole. Plus que jamais, l'Opep et à sa tête sa figure de proue avance en rangs serrés appuyée par ses 11 alliés dont la Russie. Des rumeurs sont pourtant colportées ça et là concernant une hypothétique hésitation de Moscou. «Bien que les cours intègrent déjà une extension de l'accord (pour réduire la production), des rumeurs circulent sur le fait que la Russie pourrait s'y refuser ou exiger de réviser l'accord dès juin», rapportait Jeffrey Halley, analyste du courtier Oanda. Autre son de cloche. «Les Russes et les Saoudiens semblent avoir trouvé un accord vendredi (24 novembre, Ndlr) sur une extension de l'accord. On ne connaît pas les détails, mais au moins on sait que la Russie est favorable à l'extension», avait affirmé James Williams de Wtrg. Son collègue de Mizuho Securities a été plus précis. «Aux dernières nouvelles vendredi, l'Opep et la Russie se sont entendues sur un accord-cadre qui vise à prolonger l'accord de 9 mois», a indiqué Bob Yawger. La cause semblerait entendue. Les deux premiers producteurs d'or noir ont scellé un accord qualifié d' «historique» pour stabiliser le marché et permettre au prix du baril de se redresser. Les deux parties ont souligné «l'importance d'un dialogue constructif et d'une coopération étroite...afin de soutenir la stabilité sur le marché du pétrole et garantir un niveau constant d'investissements sur le long terme», avaient déclaré le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh et son homologue russe, Alexandre Novak, dans un document paraphé, au début du mois de septembre dernier, en marge du Sommet du G20 à Hangzouh en Chine. L'heure de joindre l'acte à la parole est arrivé.