La baguette de pain s'est vendue à 15 DA (au lieu de 10 DA) dans les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou hier vendredi 1er décembre 2017. Ce qui n'était que de la rumeur tout au long de la semaine dernière a été confirmé, hier, sur le terrain. En effet, les citoyens ont été surpris, voire choqués, en découvrant le matin que le prix de la baguette de pain a augmenté de 50% suite à une décision qui avait été prise le 28 novembre dernier par l'Association des artisans boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou en présence des représentants des 67 communes. Une tournée effectuée hier matin au centre-ville de Tizi Ouzou et dans la ville de Drâa Ben Khedda nous a permis de confirmer cette décision. D'ailleurs, une partie des boulangeries a même affiché le procès-verbal de l'assemblée générale de l'Association des artisans boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou comprenant les décisions qui ont été prises lors de la réunion du 28 novembre. Il s'agit de la hausse du prix de la baguette de pain à 15 DA mais également de la baisse du poids de la baguette de pain qui sera désormais de pas plus de 200 (deux cent) grammes, lit-on sur l'affiche reprenant le procès-verbal de l'assemblée générale en question. Quelques boulangers de la ville de Tizi Ouzou interrogés nous ont confirmé de façon ferme que la décision est réelle et incontournable malgré les démentis formulés, dans la matinée, aussi bien par les responsables de la direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou que par le président de l'Association de wilaya de protection du consommateur, Mohand-Amokrane Bennadji. «La décision d'augmenter le prix du pain à 15 DA est illégale et injustifiée», a martelé Mohand-Amokrane Bennadji, le président de l'Association de protection des consommateurs de Tizi Ouzou qui dit être étonné, à l'instar de tous les citoyens de la wilaya, par cette nouvelle. Bennadji a déclaré à la presse qu'il a avait contacté au téléphone ses confrères dans d'autres wilayas et il a constaté que le prix du pain n'a pas subi de hausse, contrairement à la wilaya de Tizi Ouzou. Bennadji a dénoncé cette décision prise unilatéralement par l'Association des artisans boulangers sans que l'aval des autorités ne soit obtenu. Il s'agit selon lui d'une décision unilatérale qui ne peut être légale de ce fait. «Si le prix de la baguette de pain devait augmenter, il faut que cela soit fait avec l'aval de l'Etat», a ajouté le même responsable. De leur côté, les responsables de la direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou ont démenti de manière catégorique et formelle l'information inhérente à la hausse du prix du pain, pourtant effective depuis hier. C'est donc une situation cocasse à laquelle nous assistons. D'un côté, le prix du pain a augmenté concrètement. Et de l'autre, les responsables concernés nient qu'il y ait eu une telle décision. D'ailleurs, les brigades de la direction du commerce devant réprimer ce genre de pratiques (augmentation illégale du prix des produits alimentaires de première nécessité) ne se sont pas manifestées tout au long de la journée d'hier en dépit du fait que la hausse du prix de la baguette de pain est devenue effective partout dans la wilaya. C'est le cas dans la ville de Tizi Ouzou, à la Nouvelle-Ville, à Drâa Ben Khedda, Azeffoun, Tigzirt, Maâtkas, Souk El Thenine, Drâa El Mizan, Azazga... Il y a lieu de rappeler que l'information concernant la hausse du prix du pain circulait depuis quelques jours à Tizi Ouzou sans que des démentis ne soient rendus publics par qui de droit. Des affiches ont même été distribuées par les représentants de l'Association des artisans boulangers dans les quatre coins de la wilaya avant la fin de la semaine dernière. Hier, les citoyens de la wilaya, en découvrant que le pain coûtera désormais plus cher avec 50% d'augmentation dans son prix étaient presque sous le choc car ils redoutent désormais que la hausse de ce produit alimentaire de base ne fasse boule de neige et n'entraîne systématiquement d'autres augmentations dans les prix de tous les autres produits alimentaires de base, surtout en cette période où l'on parle de plus en plus d'austérité et de crise financière.