Alors qu'ailleurs la carte magnétique est utilisée dans toutes les surfaces commerciales et les hôtels, en Algérie, son utilisation reste limitée. Il reste peu favorisé. Le paiement électronique connaît un début timide. Une année après son lancement, cette nouvelle option n'est pas le moyen privilégié des Algériens et des entreprises. En tout, 100.000 opérations ont été effectuées par Internet soit une moyenne de 10.000 opérations par mois depuis son lancement en octobre 2016. C'est ce qu'a avancé le ministre des Finances, Abderrahmane Raouïa qui a fait un premier bilan du paiement en ligne. L'opération devait être généralisée pour comprendre les grandes et petites transactions. En vue de moderniser le système de paiement et de réduire les masses d'argent qui circulent dans l'informel, le gouvernement a déployé des moyens pour accompagner cette démarche. Pour simplifier la tâche à leurs clients et éviter les files d'attente, plusieurs sociétés de services comme la Sonelgaz, Algérie télécom, Seeal, Air Algérie et même les opérateurs de téléphonie mobile Mobilis, Ooredoo et Djezzy ont opté pour le paiement en ligne des factures. Or, même si le paiement électronique existe déjà, le nombre d'entreprises est limité. Alors qu'ailleurs la carte magnétique est utilisée dans toutes les surfaces commerciales et les hôtels, en Algérie son utilisation reste limitée. Au niveau des banques publiques ou privées, toutes les dispositions ont été prises. Les établissements publics (le CPA, la BDL, la Cnep, la BEA et la Badr), mais également cinq banques privées (Natixis, Société Générale, Gulf Bank, Al Baraka et Trust Bank) sont impliquées dans la promotion du paiement électronique. S'exprimant en marge du 2ème Colloque algéro-français sur la monétique et les systèmes de paiement électroniques, le président du groupe d'intérêt économique GIE -Monétique, Djebbar a fait savoir que plus de 1,5 million de cartes interbancaires (CIB) ont été distribuées et 12.000 TPE (terminaux de paiement électronique) ont été installés et Algérie poste a reconverti 5 millions de cartes de retrait en cartes de paiement. Pour lui, la communauté bancaire est prête pour le e-paiement à grande échelle. Les banques «n'attendent que la promulgation de la loi sur le e-commerce». A rappeler qu'en matière de monétique, la communauté bancaire a misé sur le e-paiement après l'échec de la généralisation du paiement par TPE. «L'utilisation de la carte pour le paiement n'a pas eu le développement escompté», a-t-il avoué. La communauté bancaire a créé le GIE monétique qui a réuni les banques et Algérie poste autour d'une charte monétique interbancaire. Cette charte a permis de monter un système monétique interbancaire cohérent pour pallier à l'absence de cadre réglementaire adapté pour le e-paiement. Cette initiative de la communauté bancaire a permis ainsi le lancement de plusieurs services de paiement électroniques, notamment pour les grands facturiers. Pour promouvoir le paiement en ligne, les commerçants seront obligés, dès le début de l'année prochaine, de mettre à disposition de leurs clients, des terminaux de paiement électroniques (TPE) pour régler leurs achats, ce qui permettra de drainer l'argent circulant dans l'informel vers les banques. Le gouvernement a imposé une amende de 10.000 à 100.000 DA aux commerçants qui ne respecteront pas cette disposition. Tous les opérateurs économiques disposeront d'un délai inférieur à une année à partir de sa publication au Journal officiel pour installer les TPE. Cette disposition permettra le développement du paiement électronique qui reste tributaire des moyens techniques qui facilitent sa mise en place dans tous les commerces, ainsi que l'amélioration de la traçabilité des paiements. Elle permettra aussi aux flux financiers de circuler au niveau des banques et des institutions financières.