L'eau, le transport et la sécurité font cruellement défaut à haï Chahid Mahmoud. La population de cette localité relevant de la commune de Hassi Bounif, estimée à près de 20.000 habitants vit au rythme des conflits entre ses élus. Située à quelques encablures seulement de la ville d'Oran, ce village semble être boudé par le progrès. Malgré le rafistolage effectué en 2002 sur la canalisation de l'AEP, et qui avait coûté la bagatelle de 730 millions de centimes, une majeure partie de la population de ce village reste privée de cet élément vital avec tous les risques que cela peut engendrer l'approvisionnement en eau potable se fait à l'aide de citernes que les habitants paient à un prix fort tout en ignorant sa provenance et sa qualité. En 1990, un château d'eau destiné à alimenter cette agglomération a été construit, mais à ce jour, il reste à l'arrêt pour ne pas dire abandonné. En 2003, ses équipements électriques furent volés. L'an dernier et sur instruction du chef de la daïra de Bir El Djir, de petits travaux ont été réalisés sur ce réservoir d'eau. Malheureusement, le problème de son alimentation en énergie électrique persiste et risque de durer encore longtemps. Les habitants que nous avons rencontrés, hier, n'ont pas mâché leurs mots. «Personne ne s'occupe de notre village, pas d'eau, pas d'électricité, pas de routes, pas de transport, ni aucune autre commodité. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Au lieu de travailler et de servir convenablement les citoyens, nos élus (APC) s'entredéchirent et aucune tutelle n'intervient pour mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré et qui pénalise lourdement notre commune». En ce qui concerne le transport, le lamentable état des routes fait automatiquement fuir les transporteurs, car il ne s'agit pas seulement de nids de poule mais de véritables crevasses. Quant à la sécurité dans cette importante agglomération, elle est quasiment nulle. Devant l'absence d'une brigade de gendarmerie ou d'une sûreté urbaine, tant réclamée par les habitants, des malfrats se baladent chaque soir, sabre à la main et ce, au vu et au su de tous. Des vols dans les appartements et les agressions dans les coins de rues se font parfois même en plein jour et les victimes n'osent même plus se plaindre. A titre d'exemple, la semaine dernière, un vol a été commis dans un appartement habité. Profitant du profond sommeil de ses occupants, les voleurs se sont introduits dans l'appartement à 4 heures du matin pour s'emparer d'un téléviseur et d'un VCD. Pendant la même semaine, un délinquant a été tué dans ce village. L'enquête suit son cours et l'auteur reste inconnu.