Les prévisions optimistes du ministre qui annonce une inflation fixée à 5,5% et le taux du niveau de croissance qui devrait se situer à 4%. Vingt-quatre heures après l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018, Abderrahmane Raouïa intervient sur les ondes de la Radio Chaîne 3 pour annoncer en substance que la situation financière du pays «est appréhendée positivement pour 2018». Une lueur d'espoir pour les sceptiques qui se sont mis dans l'idée que 2018 sera une année difficile sur plusieurs plans, notamment sur celui du pouvoir d'achat des ménages. Heureusement que les prévisions optimistes du ministre dissipent quelque peu cette inquiétude. En effet, le ministre a indiqué que le taux d'inflation pour la nouvelle année de 2018 a été fixé à 5,5% et que le taux du niveau de croissance devrait se situer à 4%, non sans rappeler que le déficit de la balance commerciale a été réduit de manière significative en 2017. Le grand argentier a rappelé, en outre, que la nouvelle loi de finances a inclus une assez forte augmentation du budget d'équipement par rapport à celui du fonctionnement, en légère baisse. Une mesure, selon lui, qui devrait permettre d'augmenter les investissements dans les infrastructures de base et, dans les «deux à trois prochaines années», obtenir un taux de croissance «encore plus élevé et un déficit moindre». A propos de cet objectif d'améliorer les recettes du pays, le ministre a fait savoir que le taux de recouvrement fiscal pour l'année 2017 a été de 11%. «Ce taux s'il venait à se maintenir serait quelque chose de fabuleux», a estimé l'invité de la radio. Il a aussi expliqué que les dépenses publiques prévues pour 2018 vont dépasser les 8600 milliards de dinars, qui seront assurés par les exportations des hydrocarbures, si leur prix venait à se maintenir à 50 dollars le baril, c'est d'ailleurs sur ce prix que la loi de finances 2018 repose. Concernant les recettes fiscales, elles devraient, selon Raouïa, progresser de 10%. A la question de savoir si les mesures prises, pour ne pas trop subir la chute drastique du prix du baril de pétrole depuis juin 2014, le ministre a fait savoir que «les mesures prises vont permettre à partir de 2019 d'avoir une économie encore plus solide». Il rappelle, en outre, que la nouvelle loi de finances a inclus une «assez forte augmentation» du budget d'équipement, par rapport à celui du fonctionnement, en «légère baisse». Une mesure, selon lui, qui devrait permettre d'augmenter les investissements dans les infrastructures de base et, dans les «deux à trois prochaines années», obtenir un taux de croissance «encore plus élevé et un déficit moindre». Concernant le financement non conventionnel de notre économie, Raouïa a martelé: «C'était là l'option la plus difficile à prendre, afin de ne pas avoir recours aux financements extérieurs, à charge néanmoins, précise-t-il, de l'encadrer rigoureusement pour ne pas aller vers une inflation galopante pour éviter que ce type de financement n'engendre des difficultés qu'il ne sera pas facile de surmonter.» A propos de la hausse des prix des carburants qui ont augmenté en moyenne de 5 DA le ministre a rappelé que le pays a importé en 2017 pas moins de 5 millions de tonnes pour un montant de 355 milliards DA, tout en soulignant que les subventions des carburants ont coûté à l'état en 2017 pas moins de 279 millions de DA. Le ministre a souligné que l'Algérie reste le pays où les carburants sont les moins chers au monde et qu'il faudra désormais «appliquer progressivement des prix économiquement supportables, afin d'équilibrer nos dépenses destinées aux subventions, préserver l'environnement et rationnaliser la consommation énergétique». Toujours au sujet des subventions, le ministre des Finances a fait savoir que l'état a consacré 1700 milliards de dinars aux transferts sociaux. Un montant qu'il considère excessif par rapport aux capacités de financement actuelles du pays. «C'est pourquoi il est devenu urgent de mettre en place un système de ciblage des subventions, afin de mettre un terme à cette pratique où tout un chacun bénéficie des subventions de produits de large de consommation et des services (carburant, électricité, gaz et eau).» Le ministre a enfin tenu à rassurer les citoyens que le gouvernement appréhende les années avec sérénité et que «les mesures prises jusqu'ici sont réalistes».