Il s'agit de trouver des solutions aux problèmes qui entravent les activités économiques. Passées les concertations prévues, les patrons algériens exposent leurs premières suggestions s'inscrivant dans le cadre du pacte social et économique. Les patrons ont été, en tout cas, sommés de présenter leur rapport au gouvernement avant le 31 juillet, suivant les recommandations émises lors de la dernière rencontre du 14 juillet ayant regroupé le gouvernement, le patronat et la Centrale syndicale. La Confédération algérienne du patronat a sanctionné son assemblée générale de jeudi dernier par l'approbation de sa plate-forme contenant les propositions finales ayant trait au pacte national social et économique. Faut-il admettre que la plate forme de la CAP est appelée à peser très lourd, sachant que cette organisation patronale compte à son niveau environ 73% de l'ensemble des opérateurs organisés. En tout cas, les suggestions de la CAP vont dans le sens de définir les mécanismes devant accompagner et mener vers la réussite de la transition économique. Dans le document transmis, hier, à la chefferie du gouvernement, dont une copie a été remise à L'Expression, l'on met en exergue la nécessité de trouver des solutions aux problèmes qui entravent les activités économiques. Parmi ces entraves majeures, le système judiciaire continue de constituer le maillon faible de cete transition escomptée. D'ailleurs, la feuille de route de la CAP recommande de clarifier les lois et règlements et veiller à la transparence et leur application. Faut-il admettre dans le sillage que le système financier et la politique monétaire appliquée faisaient aussi défaut, en dépit de la politique des réformes adoptée, mais qui piétine toujours, estime la CAP. Afin d'y remédier, la Confédération algérienne du patronat suggère la remise en vigueur de la possibilité d'achat de devises à terme, gelée et ce, pour éviter aux opérateurs de recourir au crédit extérieur et de subir les pertes qui résultent des variations du taux du dinar. Aussi, selon la CAP, l'instauration d'une assurance prémunissant contre le risque de change devient des plus nécessaires afin de réduire le risque encouru par l'entreprise dans les transactions extérieures. Mieux, il s'avère de la plus haute importance aussi de mettre en harmonie la réglementation des changes avec les règles en vigueur dans les pays partenaires. En matière de réforme bancaire, les suggestions s'articulent autour de la nécessité de faciliter l'accès au crédit, une tâche qui pose toujours problème aux opérateurs économiques. Il est question aussi de diversifier le paysage et produits bancaires (crédit à long terme, capital risque, leasing...). La refonte de la fiscalité, dont le projet a été relancé, est également recommandée et ce, à travers surtout le rétablissement du principe de l'égalité des contribuables devant l'impôt en assurant efficacement la régulation et ce, par un contrôle rigoureux des activités parallèles afin de réduire la fraude fiscale, indique aussi la CAP. L'accent a été mis aussi sur la nécessité d'accélérer la cadence concernant la mise en place de juridictions spécialisées, mais surtout la mise en conformité des codes et des lois avec le système économique. Le comportement bureaucratique a été aussi pointé du doigt. A ce propos, l'action portant restauration de l'autorité de l'Etat doit être menée fermement et rapidement, mentionne-t-on dans le document de la CAP. Sur le volet des charges sociales qui concernent, à la fois, l'employé et l'employeur, le rapport de la Confédération algérienne du patronat appelle à la révision complète du régime des assurances sociales, la création de caisses mutualistes complémentaires et le renforcement du contrôle des emplois non déclarés qui mettent en danger la vie des travailleurs et de leur entreprise. En un mot, la CAP appelle à une transition économique bien réfléchie, accompagnée d'un processus de réformes stratégiques. Aussi, le pacte social et économique devra définir non seulement les rapports entre les partenaires sociaux et le patronat, mais aussi la politique économique du pays et l'apport du secteur privé.