Le siège du FLN «Il y a des arrière-pensées derrière cette initiative, par laquelle on a voulu rééditer le scénario de 2004.» «Dorénavant celui qui bouge sera systématiquement sanctionné et traduit devant la commission de discipline», a affirmé, hier, le patron du FLN, Djamel Ould Abbès, très irrité, lors de sa conférence de presse organisée au siège du parti à Hydra (Alger). Il a révélé, sans toutefois les citer, que «cinq cas seront traduits devant la commission de discipline», fraîchement installée hier. «Ces mis en cause verront leurs dossiers étudiés par ladite commission», a-t-il poursuivi. «Tliba répondra de ses actes devant la commission de discipline», a-t-il affirmé. «Il a tenté de déstabiliser le parti et de semer le doute», indiquera le patron du FLN. «Il y a des arrière-pensées derrière cette initiative, par laquelle on a voulu rééditer le scénario de 2004», a-t-il fait savoir. «Le FLN ne se laissera pas faire. Nous enquêtons pour débusquer les véritables instigateurs, ceux qui tirent les ficelles», ajoute-t-il. Dans le même ordre d'idées, le premier responsable du parti majoritaire n'a pas écarté «la traduction de Amar Saâdani, son prédécesseur, devant la commission de discipline, si ce dernier, dont le nom a été cité sur la liste de cette coordination, ne daigne pas faire de démenti». Qualifiant de «gesticulations grossières» la mise sur pied par le député FLN de Annaba de la coordination de soutien au 5e mandat de Bouteflika, Djamel Ould Abbès, soutient que «le FLN, qui est devenu désormais une force tranquille, fera face à cette situation avec sang-froid». «Cette coordination, c'est du vent (rih fel berrima)», a-t-il ironisé. Preuve en est, note-t-il: «plusieurs personnalités, prétendument faisant partie de cette fameuse coordination, se sont démarqués et ont porté des démentis, dont certains par écrit». D'après Ould Abbès, «le démenti de Abdelaziz Belkhadem, l'ancien secrétaire général du FLN, et ancien chef de gouvernement, a paru dans le quotidien Ec Chourouk. Le président de l'APN, Saïd Bouhadja, le fera très prochainement. Un proche de Abdelmalek Sellal, ex-Premier ministre a démenti sur le site TSA. Taher Khaoua, ministre des Relations avec le Parlement s'est également démarqué. Abdelkader Ouali, Mustapha Rehiel étaient présents, hier, dans la salle. Djamel Bouras député de l'émigration, a pris part à la rencontre régionale de Aïn Témouchent». L'auteur de cette «blague», en l'occurrence Tliba, «nous l'avons prévenu en sa qualité de membre du comité central de ne plus impliquer le FLN dans ses initiatives personnelles, car nous avons interdit à l'ensemble des militants et cadres du parti de parler du 5e mandat». Les grandes manoeuvres ont-elles commencé? Si ce député n'a pas été mandaté par le FLN, par qui a-t-il pu l'être? Qui a poussé Tliba à se lancer dans une agitation politico-médiatique, vite démentie par les responsables du FLN, les vrais concernés par la présidentielle 2019, ainsi que par les structures de ce parti, à savoir le groupe parlementaire? Tliba ne peut pas engager sa responsabilité et celles de plusieurs cadres de l'Etat sur un coup de tête dans un dossier aussi sensible. Selon des observateurs de la scène politique, l'agitation de Tliba répond à un besoin de servir ses intérêts personnels et est loin de s'inscrire dans une démarche d'un parti politique. Ces derniers s'accordent à souligner que le député de Annaba, un novice au FLN, comparé aux caciques de ce parti, et qui plus est n'est pas proche du cercle présidentiel, n'a pas le profil pour être désigné parmi les personnalités qui peuvent être chargées de mener campagne pour le 5e mandat dans le cas où il en serait question. Tliba, faut-il le rappeler, n'a jamais été impliqué dans aucune campagne présidentielle et son parcours est loin de lui conférer le statut de leader pour cette mission. Par ailleurs, Ould Abbès a réitéré qu' «il est très tôt de parler du5e mandat. Le FLN n'évoquera pas cette question avant que le président de la République n'ait fait part de ses intentions sur ce sujet, qui relève de ses prérogatives», a-t-il appuyé. «Le président russe, Vladimir Poutine n'a annoncé sa décision de se présenter pour un 4e mandat, qu'à trois mois seulement de l'élection présidentielle de mars 2018», a-t-il estimé. «Ces derniers temps, on a enregistré le retour des militants et cadres ayant quitté le parti auparavant pour diverses raisons», a-t-il rappelé. «Le FLN est le rempart, le bouclier qui protège à la fois le président de la République, président effectif du parti depuis le 10e congrès et le pays», a-t-il encore estimé. «L'élection présidentielle n'est pas à l'ordre du jour. Certes, on a commencé à installer des commissions de wilayas chargées de faire l'évaluation des réalisations du président de la République dans différents secteurs depuis 1999 à ce jour, mais on en est resté au 4e mandat».