Toute démarche réconciliatrice peut être assimilée à une perche tendue à la paix. «La réconciliation est une question qui concerne tout un chacun, et non pas un individu, un gouvernement, un parti ou une catégorie de la société», avait souligné le chef de l'Etat. Une vision juste puisque le discours du président prononcé, samedi, devant les cadres de la nation semble faire l'unanimité et ne laisse personne indifférent aussi bien les différents acteurs de la vie politique que la société civile dans ses diverses franges. Ces réactions confirment que cette question sensible, la réconciliation nationale, et controversée auparavant, ne se résout pas à coup de baguette magique, mais nécessite des efforts considérables de la part de tout un chacun. Des réactions imprégnées d'espoir de voir la paix restaurée et l'effusion de sang cesser sont venues confirmer la justesse de la politique présidentielle. Longtemps attendu et espéré, le discours du président a eu le mérite de lever le voile sur l'opacité qui a caractérisé le projet en question. En effet, le discours du président ne laisse pas place aux indécisions ni à l'incertitude au point de susciter des réactions positives de la part même des premiers concernés, aussi bien les victimes que les instigateurs de cette douloureuse tragédie. Dans ce sens, l'Association nationale pour la promotion de la femme rurale, par la voie de sa présidente, Mme Saida Benhabilès, salue «le devoir de mémoire et de solidarité envers les familles victimes du terrorisme» prononcé par le chef de l'Etat. Pour la présidente, la démarche du président ne souffre «aucune ambiguïté». Un avis largement partagé par Mme Kouidri, présidente de l'Association nationale des familles des disparus, qui soutient que la réponse du président aux familles des disparus est «sincère» du fait qu'elle prône «le rétablissement moral et le devoir de mémoire». L'essentiel , selon ses dires, c'est que le chef de l'Etat n'a jamais fermé le dossier des disparus, bien au contraire, il promet une prise en charge des familles des disparus. D'un autre point de vue, le discours du président n'a pas déçu les islamistes comme on s'y attendait. Soutenant la démarche du président, ils affirment que «le président a donné le meilleur de lui-même, et que l'étape actuelle ne constitue pas une fin, et qu'il ne faut pas refuser les petites avancées acquises, tout en continuant à faire valoir nos droits à l'expression politique». Mettant de côté tous dividendes politiques, Madani Mezrag, ancien émir national de l'Armée islamique du salut (AIS) souligne: «Pour l'instant, il y a une concorde, une paix à établir, alors aidons le président à fond et ne pensons pas à nos petites personnes». Moins jubilatoire, Ahmed Merrani, ancien membre fondateur du FIS, devenu sénateur du tiers présidentiel, estime: «Pour un premier temps, les mesures prises vont remettre de l'ordre, après cela, on pourra discuter de certains détails qui pénalisent les uns ou les autres.» De son côté, la vox populi dans sa majorité, tout en soutenant la démarche présidentielle, met en exergue l'importance des mesures annoncées par le président de la République. Des mesures que Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l´Homme (Cncppdh), qualifie de très «importantes» ajoutant que le discours prononcé aujourd´hui figure parmi les plus importants jamais prononcés par un chef d´Etat algérien. Alors que Ahmed Bouchaïb, membre du groupe historique des 22, relève que ces mesures «étaient attendues et qu'elles seraient bénéfiques au peuple algérien». Aujourd'hui, le moment est venu d'aller vers ce pas, comme le souligne Abdelmadjid Sidi-Saïd, le patron de la Centrale syndicale, «de voir l'Algérie sous une autre vision, faite de fraternité, de collaboration, de cohésion sur tous les plans et nous ne pouvons qu´applaudir cette initiative». Ainsi, il ressort des différentes réactions qu'à la question «Etes-vous d'accord sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale qui vous est proposé » pour laquelle devra se prononcer par référendum le peuple le 29 septembre prochain, la réponse sera à coup sûr un «OUI» majoritaire. Et cela, le président l'a compris quand il affirme «l'Algérie est une terre de respect des valeurs de tolérance, de paix, de dialogue et de civilisation». Aussi, le référendum du 29 septembre constituera le dernier acte d'une crise multidimensionnelle qui aura duré plus d'une décennie. Il faut savoir, en effet, qu'en parallèle de toute politique réconciliatrice, le chef de l'Etat a engagé d'importantes réformes dans les différents secteurs et structures de l'Etat. Autant de chantiers qui affichent clairement la volonté de modernité des plus hautes autorités de la République, mettant par-là même, l'Algérie sur une voie de modernisation tous azimuts.