Le siège de Sonatrach à Alger Le P-DG de la société américaine GE qui a été reçu par le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a aussi rencontré le patron de la Compagnie nationale des hydrocarbures, Abdelmoumen Ould Kaddour. Entre Américains et Algériens, ça baigne. Notamment en ce qui concerne le domaine de l'énergie. Les deux parties viennent de passer en revue leur partenariat. S'il se présente déjà comme assez dense, il n'en demeure pas moins qu'il doit atteindre un niveau d'excellence à voir de près les projets d'envergure qui sont sur les rails. Ils ont été évoqués dimanche dernier au cours d'un entretien entre le ministre de l'Energie et le président-directeur général et président du conseil d'administration de la compagnie General Electric,John Flannery. Mustapha Guitouni a insisté sur «l'importance cruciale» qu'accorde son département à développer des partenariats mutuellement bénéfiques aux deux parties. Sur quoi doivent-ils porter? «Ces partenariats devraient être axés sur des projets intégrant la maîtrise des technologies de production, le transfert des savoir-faire et d'expertise, la formation, la recherche et développement et l'intégration nationale et ce, en application des orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a indiqué le successeur de Noureddine Bouterfa. Plus concrètement, les deux parties ont ainsi fait le point sur l'état d'avancement du mégacomplexe industriel Geat (partenariat Sonelgaz 51% -GE 49%) pour la fabrication des turbines à gaz, turbines vapeur, alternateurs et systèmes contrôle-commande à Batna. Quoi de neuf autrement? C'est du côté de l'ouest du pays qu'il faut regarder pour le détecter. Le ministre de l'Energie a en effet évoqué avec le patron de Général Electric le projet de création d'une société commune entre Sonatrach et Baker Hughes GE Compagnie (Bhge), selon la règle des 51/49%. Une réalisation qui a pour objet l'exploitation et la maintenance d'un complexe industriel qui sera localisé à Oran pour la fabrication et l'assemblage de produits dédiés aux activités pétrolières et gazières, telles que les têtes de puits forage et production, les vannes... Une occasion pour Mustapha Guitouni de rappeler la politique nationale d'industrialisation, consistant en la mise en oeuvre d'une série de projets industriels en partenariat, basée sur la valorisation des ressources locales et les avantages comparatifs dont jouit le pays. L'objectif, est de «réduire la dépendance du secteur de l'énergie en matière de réalisation des infrastructures énergétiques» et l'approvisionnement en équipements associés, tout en assurant le retour d'expérience, le transfert du savoir-faire, la formation des jeunes et la création d'emplois, a-t-il souligné. Les deux compagnies voient grand. «Mustapha Guitouni a insisté sur la possibilité de développer le business des joint-ventures entre GE et les deux compagnies Sonatrach et Sonelgaz en vue de se positionner sur le marché méditerranéen et africain», souligne le communiqué de son département. Un objectif à la hauteur des ambitions de la Compagnie nationale des hydrocarbures qui a déjà mis dans son escarcelle la société indonésienne Pertamina avec laquelle elle a conclu, le 21 décembre 2017, après le mémorandum d'entente et de coopération qu'elles avaient signé en septembre 2016. Une «offensive» qui a été précédée par la signature le 20 décembre 2017 d'un avenant au contrat gazier de In Amenas pour un montant de plus de 500 millions de dollars entre le groupe Sonatrach et British Petroleum (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège) afin d'accroître les réserves du périmètre de In Amenas. Alors qu' ExxonMobil, première compagnie pétrolière mondiale, envisage de s'implanter en Algérie et de développer des projets en commun avec elle. Sonatrach qui porte à bout de bras l'économie nationale, a incontestablement de l'énergie à en revendre.