vols, agressions, banditisme Le banditisme est vécu à Constantine comme un véritable drame social. Les bilans établis régulièrement par les services de la Gendarmerie nationale et ceux de la sûreté de wilaya font de plus en plus peur. Cette montée alarmante de la délinquance et du grand banditisme est souvent un facteur que des observateurs de la scène sécuritaire lient au terrorisme, qui a semé en dix années terreur et désolation aussi bien dans les centres urbains qu'au fin fond des douars d'Algérie. La société algérienne en est encore éprouvée et porte toujours les stigmates d'une violence sans pareille. Il a donc aussi dans son sillage provoqué l'émergence de la contrebande, la contrefaçon, le blanchiment d'argent sale. C'est en fait le crime organisé qui a trouvé à Constantine à l'instar des autres wilayas, les conditions favorables à son «épanouissement». En un mot, des retombées lourdes de conséquences définissent le grand «banditisme». Aussi, les services de sécurité sont-ils désormais confrontés à un fléau incontournable, qui ne cesse de prendre des dimensions dramatiques. C'est en substance ce qui ressort des rapports établis par le commandement de la cinquième région militaire et de la sûreté de wilaya. Les responsables des deux corps enregistrent quotidiennement un taux de criminalité en perpétuelle augmentation. En termes de chiffres, ce banditisme a augmenté de 30%. Les arrestations se chiffrent par centaines. Rien que pour l'année 2004, les services de la Gendarmerie nationale ont effectué 1445 arrestations, avec sur le registre des crimes 79 affaires, 320 personnes ont été placées sous mandat de dépôt pour 998 délits et 387contraventions. Pour leur part, les services de la sûreté de wilaya ont enregistré une nette augmentation dans les affaires liées à la détention et consommation de drogue. Le rapport récent de la police judiciaire fait état de la saisie de 2637 g de kif traité et 8 591 comprimés de psychotropes. Comparé à l'année précédente on avait enregistré la saisie de 2 kg de kif traité et 3774 psychotropes, le chiffre a considérablement augmenté. Dans ce même contexte, les services de la gendarmerie ont enregistré en 2004, la saisie de 12936,30 kg de kif traité et 370 psychotropes, soit une hausse de 32%. Ces mêmes services ont effectué 5330 procès-verbaux, dont 24 affaires relatives à la constitution d'association de malfaiteurs. Les deux services soulevèrent à chaque fois que le trafic du Rivotril fait ravage, essentiellement en milieu scolaire. L'an dernier, pas moins de 605 flacons et 1026 comprimés de Rivotril ont été saisis à travers le territoire constantinois. Au cours de la première quinzaine du mois d'août les services de la police judiciaire ont effectué 221 arrestations qui s'ajoutent aux 60 arrestations effectuées la semaine dernière. Ces opérations ont été menées sur la base de renseignements, dont les crimes sont placés en première position. Ceux-là sont relatifs au trafic de drogue, de véhicules, agression physique, coups et blessures volontaires, vol à main armée, homicide volontaire, constitution d'association de malfaiteurs. Des trafics en tout genre, la criminalité sont donc les fléaux qui caractérisent la société algérienne. Entre tous ces maux, il y a certainement un fil conducteur, soit l'inégalité dans la distribution des richesses et le malaise social qui en découlent. En dépit donc d'une stabilité relative, les risques d'explosion sociale menacent la société.