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Au pays de Béttina
VIREE À L'EST
Publié dans L'Expression le 28 - 08 - 2005

Il est question de s'adapter à la plaine après la traversée des hauts plateaux.
La descente de Aïn H'saïnia, de 1000 mètres d'altitude, à la vallée du Seybouse, longue d'une vingtaine de kilomètres, vous donne le vertige. Il est question de s'adapter à la plaine après la traversée des Hauts Plateaux.
C'est un nouveau monde qui vous attend en vous ouvrant la porte sur une autre facette de l'Algérie profonde, celle du Nord-Ouest avec la reprise d'une végétation méditerranéenne et d'une région tempérée. Lorsque j'annonçais aux enfants que nous allions traverser le Seybouse, le seul oued du pays qui ne sèche pas en été, ils me répondirent par des murmures, eux qui sont habitués à des randonnées sur Hammam Mélouane et La Chiffa, eux aussi ne manquant pas de charme. Comme pour leur prouver la véracité de mes dires, je ralentis le véhicule en atteignant le premier pont au niveau de M'zez Amar pour leur permettre de constater de visu.
J'avais appris cela de mon professeur de géographie dans les années 60. Son enseignement est toujours vrai. Le lit de l'oued, d'une largeur dépassant celle d'une route nationale est effectivement plein d'eau qui coule avec un débit appréciable. Vous ne pouvez le traverser qu'à la nage au risque de vous noyer. Par endroit, il est presque navigable. Tout a une explication.
Avec le prolongement de ses deux affluents, longs de plus de 100 km chacun, Oued Bouhamdane qui vient des hauts plateaux de Oued Zénati et Oued Charef qui remonte jusque dans l'arrière pays à Aïn Beïda, il forme un oued moyen de plus de 300 km de long en traversant une des zones les plus tempérées du pays. L'inauguration du barrage de Hamam Dbagh avec des lâchages permanents de grandes quantités d'eau pour l'irrigation de la plaine de Guelma-Bouchegouf pour une surface de plus de 10.000 ha, a renforcé sensiblement son débit.
Dissocier cette vallée de son oued n'a pas de sens. C'est un peu le Nil pour l'Egypte toute comparaison gardée. Il est aussi redoutable pour ses crues dévastatrices, notamment en hiver comme celles de 1985 qui avaient presque emporté tous les ponts reliant la ville de Guelma aux villes limitrophes, l'isolant entièrement. On dit que des équipes d'Italiens qui, construisaient le barrage, et qui avaient installé par inadvertance leur base de vie sur les abords, avaient été avertis par les citoyens du danger de la remontée des eaux, mais n'avaient pas pris au sérieux cet avertissement. Ils n'avaient dû leur salut qu'en se sauvant in extrémis, étonnés de ce qui leur était arrivé. Aujourd'hui, une autre ceinture de grands ponts notamment en direction de Skikda, Annaba et de Souk-Ahras a pris place, assurant une fluidité de la circulation et permettant à la ville de Guelma, construite dans une cuvette entourée de montagnes, de retrouver sa liberté et son hospitalité avec des accès faciles d'où que vous venez.
La remontée des eaux
Trois monts veillent sur elle, Houara et Dbagh au Nord et Maouna qui culmine à plus de 1400 mètres d'altitude. Ce dernier renferme des forêts denses de chênes et de sapins remarquables. On dit qu'il tire son nom d'une sainte qui avait choisi de se retirer dans ses cimes pour y vivre et prier. Les autochtones lui rendent visite une fois par an pour commémorer son souvenir.
Cette région au relief ainsi diversifié compte de nombreuses stations thermales et non des moindres. Elles ont pour noms Hamam Dbagh, le plus connu pour son complexe touristique qui attire pour ses sources chaudes jaillisant des profondeurs de la terre, ses chutes d'eaux et ses falaises calcaires, Hamam Nador et Hamam Ouled Ali, non moins importants. Vous avez l'embarras du choix. Aussi, ils constituent la «kibla» des touristes et des gens en quête de villégiature et de repos au milieu d'une nature verdoyante et d'un climat clément durant presque toute l'année. Cette même nature qui a subjugué la peintre d'origine allemande, Bettina, installée à Guelma depuis les années 60. Elle est pour la région ce que sont les regrettés Baya pour la ville des Roses et Issiakhem pour la Kabylie. Ces tableaux et ses fresques inspirés directement des paysages locaux sont universellement connus. Elle est admirée notamment dans les pays germaniques, réussissant à être un trait d'union entre deux cultures différentes et lointaines l'une de l'autre. Au milieu des années 80, en me rendant une fois à Vienne, la ville de l'art et de la musique et également siège de l'Opep, je fus surpris par la Une de la revue de cette organisation laquelle avait ouvert par un tableau de Bettina montrant la ville de Guelma avec comme arrière-fond la montagne de Maouna. Une image qui m'avait marqué. La dernière fois que j'ai rencontré cette dame de caractère, pleine de dons, d'élégance et de création, ce fut dans la salle des expositions de la wilaya d'Alger. Elle veut toujours faire plus, tout en étant attachée à sa ville d'adoption, pour faire connaître ses merveilles et être l'expression fidèle et profonde de ces gens.
Aussi, passer quelques jours dans cette ville ne vous ennuie pas beaucoup. Bien au contraire. Votre réflexe premier est de rencontrer des proches, des amis et des connaissances. Nous avons eu la chance de tomber sur Si Salah, un ancien cadre transformé en agriculteur. Il est le gardien de la ville qui vous informe de tout. Aussi bien des ses attraits, ses nouveautés, mais également de ses problèmes et de ses déboires.
Les banques refusent de suivre
Il a ambitionné de construire une grande ferme, spécialisée dans l'élevage du poisson, une activité rare dans la région. Il a tout préparé en vue d'aménager ses 11 ha situés dans un piémont. Il envisage de construire une retenue collinaire, de forer un puits en cas de nécessité et de construire des bassins. Il buta sur l'essentiel.
Les banques refusent de suivre, en faisant tout tomber à l'eau. Mais il ne se décourage pas pour faire aboutir son projet. Il est l'exemple de la nouvelle génération, pleine de dynamisme, qui veut aller loin et mener un travail moderne. Aujourd'hui, la vallée du Seybouse s'ouvre à des investisseurs et des spécialistes de la spéculation qui viennent de loin, notamment de Aïn Defla et de Relizane, attirés par les plaines fertiles et irriguées.
Ils ramènent tout avec eux, y compris leur main-d'oeuvre comme les chinois pour le bâtiment. Une fois la récolte terminée, ils plient bagage pour ne retourner qu'à la reprise de la saison suivante.
La ville est aussi agréable par ses larges rues et ses boulevards, ses places et jardins publics, ainsi que ses sites touristiques dont le théâtre romain, l'un des rares à être encore entièrement debout dans le bassin de la Méditerranée, témoin de l'ancienneté de la culture et de l'art. L'on s'étonne que Guelma n'ait pas ainsi son festival à l'instar des autres villes vu qu'elle a des possibilités d'accueil et des raisons historiques à faire valoir. La ville du 08-Mai 45 au passé historique et footbalistique glorieux dispose d'un complexe sportif et d'une université en plein essor. En matière d'urbanisme, elle a connu une extension rapide tant en grignotant les pièmonts qu'en occupant des terres de la vallée, jadis fertiles. Le logement ici coûte jusqu'à 30 millions de centimes moins cher que dans le Centre pour un f3, et jusqu'à 50 pour un F4.
Elle est aussi merveilleuse et animée par ses fêtes de mariage et ses veillées noctures. Mes enfants, eux qui ne sont pas haitués à ce mélange de races, me font remarquer que ses rues et boulevards grouillent de touristes étrangers qui sont de retour. Comme les autochtones, ils marchandent et achètent de tout. Ils viennent surtout en voyages organisés.
En compagnie de Si Salah et d'un autre ami, nous effectuons une randonnée dans les hauteurs surplombant la ville. Là, nous nous rendons compte une dernière fois de la beauté des paysages peints par Bettina.
Le moment de poursuivre la virée arrive. De là vous avez l'embarras du choix. Ou vous allez en Tunisie toute proche, qui, sur une simple formalité à la frontière accueille un nombre élevé d'Algériens en quête d'évasion, elle est à 100 km d'El Kala avec ses plages, ses lacs et son parc, ou Skikda et Annaba toutes proches, à une soixante de km. Nous avons choisi la perle de l'Est qui est Annaba et ses plages dorées, surpris par un temps de sirocco. La visite arrive au bon moment.


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