Ses pannes seront toutes prises en charge dans le cadre du projet de sa réfection totale. C'est parti. Le téléphérique d'Oran sera remis sur les câbles à partir d'Oran-ville pour rallier en survolant la station finale du plateau de Moulay Abdelkader dans le mont Murdjadjo. Un tel projet porte sur la réhabilitation de ce transport par câbles pour lequel une nouvelle mise à niveau, reposant essentiellement sur la haute technologie, a été décidée à commencer par la mise en place de nouveaux pylônes en remplacement des anciens. Tel que prévu par les promoteurs du projet, la deuxième phase consiste en l'installation de nouvelles cabines dont la capacité d'accueil est de huit sièges alors que les anciennes étaient de six. Ce n'est pas tout. Le projet porte également sur la rénovation des rames et de toutes les autres structures. Les travaux, confiés à l'entreprise suisse, Garavante, sont en cours depuis déjà trois mois, tandis que la livraison du chantier est prévue pour l'année prochaine, autrement dit dans 15 mois. Ce sont là les dernières évolutions du projet qui a été inauguré par le président de la République en août 2008 avant que ce téléphérique ne tombe en panne pour de petites pièces. Les Jeux méditerranéens, pour lesquels l'Algérie met le paquet, sont à quelques encablures, d'où l'accélération des travaux de la remise sur les rails d'un tel moyen de transport par câbles. Ses pannes seront totalement prises en charge par dans le cadre du projet de sa réfection totale. Une telle information vient d'être confirmée par la direction des transports d'Oran annonçant, sans avancer un quelconque montant budgétaire, que «les travaux de réfection du téléphérique sont donc lancés cette année, en 2018». Le projet, ajoute-t-on, portera essentiellement sur le remplacement des anciennes installations par de nouveaux équipements répondant aux normes technologiques modernes». Autrement dit, un téléphérique neuf sera mis en place. Dans le but de la concrétisation d'un tel chantier, une délégation, guidée par le directeur de l'Entreprise algéro-suisse, s'est rendu récemment en visite à Oran en vue de discussions essentiellement sur le téléphérique et superviser le projet avant de relancer les travaux au cours de cette année. Ladite entreprise s'est vu attribuer les projets de rénovation et de requalification des téléphériques d'Alger, Blida et Tlemcen. Le cas d'Oran mérite qu'on s'y attarde. Comme un peu partout dans plusieurs wilayas du pays, la rénovation des installations de base est devenue plus qu'un refrain. En effet, après chaque opération de rénovation d'un quelconque projet, on songe déjà à la réhabilitation que l'on doit opérer quelques années après. C'est d'ailleurs le cas du téléphérique d'Oran qui, moins de 10 années après son relancement, s'est retrouvé totalement à l'abandon après que ses cabines eurent été clouées dans le terminal de Derb pendant que d'autres demeurent suspendues dans la trajectoire reliant, dans le ciel, le centre-ville d'Oran au plateau de Moulay Abdelkader situé sur les hauteurs du mont Murdjadjo. Le téléphérique d'Oran est tout simplement tombé en panne attendant une opération de rénovation. A qui la faute? La réponse à une telle question revient de droit aux responsables du métro d'Alger, entreprise ayant pris en main la gestion du téléphérique d'Oran. Qui a donc eu l'audace quant à prendre cette décision courageuse visant à redémarrer le téléphérique après un arrêt qui n'a que trop duré? Là encore, la réponse n'est pas pour demain, d'autant plus que la crise économique, provoquée par la chute libre des prix du baril de pétrole, oblige très souvent les responsables locaux à ne plus évoquer la question des finances. La crise économique a frappé de plein fouet plusieurs secteurs névralgiques. En attendant, les cabines du téléphérique d'Oran ne survolent plus le ciel de la capitale de l'Ouest au grand dam des amoureux de la ville, attendant sa transformation en métropole régionale sur tous les plans! Après donc avoir servi de plateforme accueillant les passionnés de la traversée via le ciel, les environs entourant les terminaux des Planteurs et de Derb sont devenus des dépotoirs géants, renvoyant des images à la fois hideuses et désolantes de la ville. Le constat est de visu perceptible, d'où la sortie récente des habitants des deux quartiers de Derb et des Planteurs, revendiquant la prise en charge, par la wilaya d'Oran, dudit projet. Celle-ci, mise dans l'embarras, n'a d'autre alternative que d'abdiquer et songer d'ores et déjà à relancer le projet, d'autant plus que les Jeux méditerranéens, pour lesquels l'Algérie a mis le paquet, sont à quelques encablures. Ayant été l'objet d'un acte de sabotage terroriste, le téléphérique a vu son câble exploser en plein ciel de Sidi El Houari en 1992. Et depuis, ses cabines sont restées plombées en l'air, sans que l'on ait pensé à leur réfection, vu la situation sécuritaire qui ne le permettait pas. Plusieurs autres cabines ont été clouées dans les terminaux de Ben Daoud, ex-Magenta. La décennie noire passée, les responsables locaux songèrent à la remise sur câble. Un premier fonds de 24 milliards de centimes a été dégagé, 10 milliards sur un fonds communal et le reste sur le budget de la wilaya. En 2008, le coup d'envoi officiel du transport par câbles a été donné pompeusement par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, malgré les petites remarques faites sur place par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales d'alors, Noureddine Yazid Zerhouni avait estimé que «les cabines devant survoler le quartier de Sidi El Houari en ralliant la ville d'Oran au mont Murdjadjo, ne sont pas appropriées pour le transport, étant donné qu'elles sont identiques à celles du transport des skieurs».